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Hollande : "Nous pourchasserons et éliminerons" les cellules islamistes

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A la veille de sa visite au Sénégal et en République démocratique du Congo, François Hollande s’est exprimé sur les relations de la France avec l’Afrique. Retrouvez ici ce qu’il ne fallait pas rater de l’interview du président.

François Hollande s'apprête à effectuer son premier voyage officiel en Afrique. Il se rendra vendredi à Dakar, capitale du Sénégal, puis à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), à l'occasion du XIVème Sommet de la francophonie.

Le président français se sait très attendu. Il s'est exprimé la veille de son départ pour expliquer sa vision des relations diplomatiques entre la France et l'Afrique. Retrouvez ici l'essentiel de son interview à France24/RFI/TV5Monde.

• "Pourchasser" les cellules islamistes

Le président François Hollande a promis "d'éliminer" les "cellules" qui, en France, "veulent faire de l'islamisme radical une cause de haine et d'agression". "Nous ne les lâcherons pas, nous les pourchasserons et nous les éliminerons", a martelé le chef de l'Etat, alors qu'une enquête a été ouverte à Paris après une opération antiterroriste commencée samedi.

• Pourquoi aller à Kinshasa

La francophonie joue un rôle clé dans le déplacement du président en Afrique, qui l'a donc rappelé dans l'interview : "Je vais à Kinshasa parce que c'est l'Afrique et parce que je veux dire aux Africains qui parlent le français que nous sommes extrêmement reconnaissants à leur égard. La langue française, c'est une langue africaine. Aujourd'hui, les Africains sont ceux qui sont les plus nombreux à parler Français ; je veux leur exprimer ma gratitude."

Mais c'est aussi un rôle politique que veut jouer François Hollande en RDC : "Je viens comme Président de la république aussi pour dire (...) je n'accepte pas que les frontières de ce grand pays puissent être mises en cause par des agressions", a-t-il insisté.

• Son anti-discours de Dakar

Très attendu, le discours de François Hollande lors de son déplacement en Afrique devrait marquer sa différence avec celui de Nicolas Sarkozy à Dakar, qui avait déclenché une importante polémique. "Je ne viens pas faire un discours pour effacer un précédent", a toutefois affirmé le président, avant d'ajouter : "Je viens prononcer un discours pour écrire avec l'Afrique une nouvelle page parce que la France et l’Afrique ont des relations historiques."

Puis, précisant les relations qu'entretient la France avec le continent africain, François Hollande a expliqué : "Nous avons à la fois une reconnaissance par rapport à l'Afrique, à ce qu’elle nous a apporté, et aussi des fautes qui doivent être rappelées : ce qu’a été la colonisation et avant, ce qu’a été la traite négrière. La nouvelle page, c'est de voir l'Afrique comme un continent d’avenir (...) Je viens donc dire aux Africains : "nous voulons être de votre grande aventure".

• Pas d'intervention française au sol au Mali

A la question de savoir s'il comptait discuter avec Aqmi, la branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, qui détient des otages français, le président a rétorqué : "Discuter ? Mais avec qui ? Avec des terroristes installés dans le nord du Mali ? (...) Qui peut imaginer qu'il puisse y avoir là des conversations qui puissent être utiles ? En revanche, s'il y a des forces politiques laïques - il y en a au Mali - qui veulent prendre leur part de la réconciliation nationale, c'est la responsabilité des autorités maliennes et je n'y ferai pas obstacle."

Faute de discussion, la solution s'orienterait vers une résolution aux Nations-Unies pour appuyer une force africaine : "Ce que je veux faire, c'est qu'il puisse y avoir une résolution aux Nations Unies, au Conseil de sécurité, dans les jours qui viennent, sur le principe d’une force qui pourrait être déployée si les Africains en décidaient, et ensuite il y aurait une autre résolution du Conseil de sécurité pour mettre en œuvre ce que pourrait être cette force", a précisé François Hollande.

Le chef de l'Etat a ensuite rappelé que la France offrirait si on lui demande un "soutien logistique", "mais pas d'hommes au sol".

• Les otages français au Sahel

François Hollande s'est adressé aux groupes islamistes d'Aqmi qui détiennent les otages français au Sahel. "Qu'ils m'entendent bien s'ils sont devant l'écran ou à la radio, nous voulons la libération de nos otages. Je pense que les ravisseurs savent bien ce qui peut arriver et donc peuvent être dans une disposition de relâcher le plus rapidement possible nos ressortissants", a-t-il ajouté.

• La Françafrique, un mot "banni"

"Je bannis ce mot "normalisation" qui a un côté d’un autre temps. Disons une "nouvelle politique", respectueuse, transparente", s'engage avec l'Afrique, a assuré François Hollande avant d'asséner : "Les précendentes ne l’étaient pas suffisamment puisqu'elles étaient critiquées. Il y aura la France et il y aura l’Afrique. On n'aura pas besoin de mêler les deux mots."

• Un risque d'escalade entre la Syrie et la Turquie

Interrogé sur une possible escalade du conflit entre Damas et Ankara, les capitales turque et syrienne, le chef de l'Etat a répondu: "C'est un risque et la Turquie s'est particulièrement retenue." "Je veux saluer l'attitude de ses dirigeants car il y a eu des agressions, des provocations", a-t-il dit.