BFMTV
Élysée

En Afrique, Hollande veut faire un "anti-discours de Dakar"

François Hollande entame vendredi sa première visite en Afrique.

François Hollande entame vendredi sa première visite en Afrique. - -

La première "tournée" africaine de François Hollande débute jeudi soir. Le chef de l'Etat se rendra d’abord au Sénégal puis en République démocratique du Congo. Une visite à enjeux pour le président, qui souhaite se démarquer de l'action de Nicolas Sarkozy.

L'Elysée a particulièrement soigné ce déplacement. François Hollande entame vendredi une visite de trois jours en Afrique, la première depuis le début de son mandat. Il doit se rendre vendredi à Dakar, au Sénégal, avant d’assister samedi et dimanche au XIVème Sommet de la francophonie à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). Sa compagne Valérie Trierweiler devrait être du voyage et devrait rencontrer des représentants des enfants des rues, puis visiter samedi l'hôpital pédiatrique Kalembelembe.

Pour le président français, cette visite est l’occasion de montrer sa position vis-à-vis des pays africains. Comme son prédécesseur, il veut montrer que c’en est fini de la "Françafrique". Mais ce sera leur seul point commun : car François Hollande souhaite avant tout "réparer les dégâts causés par le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy", selon les termes de la ministre de la francophonie Yamina Benguigui jeudi 4 octobre. C'est pour cette raison que l'étape à Dakar a été ajoutée à l'agenda du président.

"L'Afrique et la France ont été humiliés"

"L'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire", avait ainsi déclaré l'ex-président en juillet 2007 dans la capitale sénégalaise, provoquant une polémique sur le regard porté par la France sur le continent et ses anciennes colonies.

"L'Afrique a été humiliée par ce discours et la France a aussi été humiliée par le discours de Dakar, a estimé Yamina Benguigui. Il faut pouvoir apaiser les choses, apporter de nouveaux mots, avoir un nouveau langage et définitivement se débarrasser des oripeaux du colonialisme. Définitivement", a-t-elle insisté.

Un climat tendu

Mais la tâche ne sera pas aisée, car la visite de François Hollande n'a pas lieu dans un climat apaisé : depuis mardi dernier, le ton monte entre la France et la RDC, après les propos du président français sur la situation des droits de l’homme et de la démocratie dans le pays.

Autre situation délicate, le Mali. Le nord du pays est contrôlé par les islamistes depuis janvier. Sur le sujet, François Hollande a réaffirmé lundi dernier, avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, sa volonté de soutenir une action militaire africaine au Mali. "L'adoption d'une résolution à l'ONU "peut se faire dans un délai court", a-t-il ajouté.

En somme, François Hollande joue gros, car l'Afrique l'attend au tournant. Et six otages français sont toujours retenus en otage au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).