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Élysée

Hollande: la montée des actes antisémites, "une réalité insupportable"

François Hollande mardi 27 janvier au mémorial de la Shoah, à Paris.

François Hollande mardi 27 janvier au mémorial de la Shoah, à Paris. - Martin Bureau - AFP

Le chef de l'Etat a rendu hommage mardi aux morts français d'Auschwitz-Birkenau. Devant les rescapés, il a promis que "la République n'oublierait jamais", et proposé un "plan global" de lutte contre le racisme et l'antisémitisme.

L'heure est à la commémoration dans le monde. Mardi matin, François Hollande s'est rendu au Mémorial de la Shoah, à Paris, pour y déposer une gerbe de fleurs à l'occasion des 70 ans de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.

Dans une ambiance grave, le chef de l'Etat a écrit un mot dans le livre d'or du Mémorial: "l'oeuvre du Mémorial est essentielle pour notre temps. Ici, la mémoire se conjugue à la réflexion pour conjurer la barbarie et inventer l'avenir".

"La France est votre patrie"

Devant des rescapés français du camp, François Hollande a dénoncé "le plus grand crime jamais connu et commis dans l'Humanité (...)". Puis, s'adressant aux victimes: "l'écho de votre voix ne doit pas faiblir, parce que sinon, nous périrons. Je sais ce qui vous tourmente: qui parlera des camps, et de la Shoah quand vous ne serez plus là? Je vous fais une promesse: la République n'oubliera jamais".

Le président a ensuite longuement évoqué l'attentat perpétré il y a trois semaines à Paris, dans un magasin casher de la porte de Vincennes. Quatre personnes y ont été abattues. "La montée des actes antisémites est une réalité insupportable. Ce fléau conduit certains juifs à s'interroger sur leur présence en France. La France est votre patrie. Vous leur avez donné votre talent, votre travail, votre courage. Notre pays ne serait plus la France s'il devait vivre sans vous. Si le terrorisme devait vous éloigner de la France, sa terre, sa langue, sa culture, alors le terrorisme aurait atteint son but." 

Un plan de lutte contre l'antisémitisme et le racisme

Face aux menaces, François Hollande propose "des réponses fortes", la première étant la sécurité renforcée devant les écoles et établissements juifs. "Mais je veux aller plus loin", prévient-il. D'ici à la fin du mois de février, le gouvernement présentera donc "un plan global de lutte contre le racisme et l'antisémitisme". Un plan constitué de trois axes: "sécurité", "transmission" vers les jeunes générations et "régulation du numérique".

Les sanctions contre le racisme et l'antisémitisme seront renforcées. "Cela supposera de généraliser la caractérisation raciste et antisémite comme circonstance aggravante d'un délit", et de "sortir la répression de la parole raciste et antisémite du droit de la presse pour l'intégrer au droit pénal général". Pour favoriser une "prise de conscience", "des peines alternatives à valeur pédagogique seront prononcées", poursuit-il.

L'enseignement doit aussi prendre sa place dans le plan, selon François Hollande. Il considère d'ailleurs comme une "nouvelle alerte" les perturbations des minutes de silence dans certaines écoles après les attentats de Paris. "L'un des instruments pour désamorcer cette ignorance, c'est l'enseignement de l'histoire de la Shoah. Elle est au programme du CM2, de la 3e et de la 1e. Elle doit pouvoir être enseignée partout, sans restriction".

A. K.