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Police-Justice

Prise d'otages porte de Vincennes: retour sur 4 heures de cauchemar

Les forces de police se préparent à donner l'assaut de l'épicerie Hyper Cacher, le 9 janvier 2015.

Les forces de police se préparent à donner l'assaut de l'épicerie Hyper Cacher, le 9 janvier 2015. - Eric Feferberg - AFP

Vendredi 9 janvier. Alors que la traque des frères Kouachi dure depuis plus de deux jours et semble toucher au but, une prise d'otage est alors annoncée à Paris. Plusieurs personnes sont détenues par Amédy Coulibaly dans un magasin casher. Jusqu'à ce que le Raid donne l'assaut. Récit.

Vers 13 heures, ce vendredi une fusillade éclate porte de Vincennes, dans l'Est parisien. Depuis le début de la matinée, la France est sous tension, les yeux rivés sur la traque des frères Kouachi. Ces derniers se sont retranchés dans une imprimerie, à Dammartin-en-Goële. En quelques heures, les deux situations seront réglées par deux assauts des forces de l'ordre. Une après-midi sous haute tension qui s'est achevée sur les images impressionnantes de l'assaut final de la porte de Vincennes. 

Retour sur les faits. A 13 heures, un homme fait irruption dans la supérette de la porte de Vincennes en tirant, armé de deux fusils-mitrailleurs. Un appel à témoin est rapidement lancé. On découvre alors le visage d'Amedy Coulibaly, le responsable de cette nouvelle fusillade. Ce délinquant multirécidiviste de 32 ans, qui avait rencontré Chérif Kouachi en détention est aussi le tireur de Montrouge. Il a des otages. La compagne de Coulibaly, Hayat Boumeddiene, 26 ans, est elle aussi mentionnée par les forces de l'ordre. Deux interpellations ont eu lieu dans un quartier sensible à Grigny, en banlieue parisienne, dans "l'entourage très proche" du tireur présumé de Montrouge.

13h - Fusillade porte de Vincennes: vraisemblablement quatre morts

Quatre otages sont alors tués dans ce supermarché casher parisien. En effet, ils sont "vraisemblablement" abattus dès le début de la prise d'otages, a expliqué vendredi le procureur de Paris, François Molins. "Compte tenu d'une part de l'état des corps et d'autre part des déclarations" d'Amedy Coulibaly, le preneur d'otages, "aucun otage n'a été tué au cours de l'assaut" survenu vers 17 heures et les quatre victimes retrouvées auraient donc été tuées dès la fusillade survenue vers 13 heures dans ce magasin de la porte de Vincennes à Paris.

15h - Coulibaly appelle BFMTV

Très rapidement, les élèves des établissements scolaires voisins sont confinés dans leurs établissements. Le périphérique parisien est coupé et le trafic de la RATP perturbé. Dans l'épicerie, plusieurs otages décident de se cacher dans une chambre froide mais ils sont repérés par le terroriste.

Vers 15 heures, le jihadiste contacte BFMTV. Amedy Coulibaly dit vouloir entrer en contact avec la police et affirme avoir "synchronisé" son action avec les frères Kouachi, et revendique appartenir au groupe Etat islamique. Il prétend détenir 16 personnes et annonce que quatre otages sont morts.

17h - L'assaut est donné

17h10. Une déflagration, deux, trois, quatre, de la fumée noire, des tirs... Le camion de la BRI se positionne devant l'Hyper Cacher porte de Vincennes avec derrière lui des dizaines de policiers alors que d'autres attaquent le côté du magasin: l'assaut est lancé. En quelques poignées de secondes, les forces de l'ordre pénètrent dans l'épicerie et ressortent avec des civils qu'ils abritent dans un premier temps derrière le camion de la BRI (brigade de recherche et d'intervention) avant de les emmener vers les ambulances du SAMU et des pompiers. L'assaut a été entendu à au moins deux kilomètres à la ronde.

Amedy Coulibaly est tué au terme de l'assaut. Il gît au sol avec une soixantaine de balles dans le corps. Quatre autres personnes sont retrouvées mortes dans le supermarché et sept personnes ont été blessées. Les premiers éléments de l'enquête ont révélé qu'Amedy Coulibaly avait "piégé" le magasin avec des explosifs.

A. D. avec AFP