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Élysée

Hollande hué: la presse s'inquiète d'une "France au bord de l'explosion sociale"

La presse condamne les sifflets et critique le chef de l'Etat.

La presse condamne les sifflets et critique le chef de l'Etat. - -

Les éditorialistes condamnent unanimement les huées contre le chef de l’État lors des cérémonies du 11-Novembre. Revue de presse.

Les sifflets contre François Hollande et les incidents qui ont émaillé les cérémonies du 11-Novembre scandalisent la presse qui se montre ce mardi très préoccupée par cette "France au bord de l'explosion sociale".

"Hollande privé d'armistice" (Libération), "Le président des sifflets" (20 minutes), "ça craque de partout" (L'Opinion), "La fronde se généralise" (Le Figaro), "La pression monte sur Hollande" (Les Echos). Les titres des quotidiens ne vont pas raviver le moral d'un exécutif en pleine tourmente.

Hollande "responsable"

Les éditorialistes condamnent certes sans ambages les huées contre le chef de l'Etat. "Une bêtise antipatriotique", pour Michel Urvoy d'Ouest France, commise par des manifestants qui "ont sali la République" selon Yann Marec du Midi libre. Dans L'Humanité, Michel Guilloux fustige même les "nouveaux factieux".

Mais ces incidents participent d'un climat inquiétant où "chaque jour qui passe voit l'ouverture d'un nouveau front de la protestation", constate Philippe Marcacci dans L'Est républicain. Dans cette "France au bord de l'explosion sociale", pour Midi libre, "nul n'est capable de prédire l'issue de ce qui apparaît comme autrement plus grave qu'un chahut passager", estime Yves Thréard dans Le Figaro. Mais "n'importe qui peut, en revanche, désigner le responsable", ajoute l'éditorialiste du quotidien conservateur.

"On peut, comme François Hollande, prétendre tenir le cap, mais il deviendra vite impossible de faire comme si rien de tout cela n'avait d'importance", renchérit Nicolas Beytout dans L'Opinion.

"Un changement politique majeur"

Les critiques fusent contre le chef de l'Etat de toutes parts, et bien au-delà de la presse de droite. "Elu pour apaiser une société électrisée par le sarkozysme, il l'inquiète par un optimisme décalé et une absence apparente d'autorité", analyse Bruno Dive dans Sud-Ouest.

"Il serait donc temps, si c'est encore possible, que François Hollande montre qu'il occupe le costume présidentiel pour lequel on vient de témoigner aussi peu de considération", insiste Philippe Waucampt dans Le Républicain lorrain.

Dans Le Journal de la Haute-Marne, Patrice Chabanet fixe les termes de l'alternative : "soit François Hollande est sûr de ses choix et il les assume pleinement. Soit il s'est trompé et il assume tout aussi simplement un changement politique majeur, comme l'avait fait Mitterrand. Faute de quoi, la déstabilisation du pays ne pourra que prospérer".

A.D. avec AFP