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Commémorations de 14-18: Hollande veut réendosser le "costume présidentiel"

François Hollande, le 16 mai 2013 à l'Elysée.

François Hollande, le 16 mai 2013 à l'Elysée. - -

Ce jeudi à 16 heures, François Hollande lancera officiellement à l'Elysée les commémorations de la Grande Guerre. Au plus bas dans les sondages, le chef de l'Etat, passionné d'Histoire, va en profiter pour tenter de reprendre de la hauteur.

Désavoué par 75% des Français (sondage Ifop), éreinté par les affaires Léonarda et écotaxe, il reste peu de domaines où l'action du président de la République ne fasse l'objet de vives critiques. Les commémorations de la Grande Guerre dont François Hollande va donner le coup d'envoi jeudi, pourraient être, faute de mieux, une manière d'incarner à nouveau la fonction présidentielle, et de s'abriter des polémiques dont il est la cible.

Lors de cette intervention prévue à 16h15, le chef de l'Etat doit dévoiler les grands rendez-vous qui rythmeront 2014 et les années suivantes, en préparation du centenaire de la Première Guerre mondiale.

Ne pas "instrumentaliser" les commémorations

Avec l'annonce de "ce cycle mémoriel", François Hollande évoquera les questions de "Nation" et de "République", assure un membre du gouvernement. Il abordera aussi les thèmes de la "cohésion nationale, des relations internationales, de l'amitié entre les pays" mais aussi "la grandeur de la France", ajoute-t-il.

Confronté à la révolte "des bonnets rouges" bretons contre l'écotaxe sur fond de multiplication des plans sociaux, François Hollande peut également "faire un lien avec la gravité de la situation actuelle. Mais il ne faut pas qu'il dérive de son discours. On ne peut pas instrumentaliser les Poilus des tranchées", estime un conseiller du président.

Un "moment d'unité nationale" d'une "France apaisée"

Loin de la bataille politique, la célébration du centenaire de la Grande Guerre est conçue pour être un marqueur du quinquennat de François Hollande, comme le fut celle du bicentenaire de la Révolution française, en 1989 pour le second septennat de François Mitterrand.

Cette commémoration "doit être un moment d'unité nationale, mais aussi la proclamation de notre engagement pour une construction européenne pacifique et surtout une proclamation que la France est au service de la paix", affirmait François Hollande le 11 novembre 2011 alors que, encore candidat, il était venu se recueillir sur les champs de bataille de la Marne.

"Le premier enjeu est de réaffirmer l'autorité de la fonction présidentielle. Le deuxième enjeu est de symboliser le rassemblement, c'était l'une des promesses de campagne de François Hollande. La France apaisée est donc un enjeu très important pour le Président de la République", explique Bernard Sananès, président de l'Institut CSA.

A n'en pas douter, le soldat inconnu sera bien entouré ces deux prochaines années.

D. N. avec Adrien Gindre et Ophélie Giomataris