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GRAND ANGLE - Attentats de Paris: dans les pas de François Hollande devenu chef de guerre

François Hollande s'est métamorphosé en chef de guerre avec les attentats.

François Hollande s'est métamorphosé en chef de guerre avec les attentats. - Elysée

Le président normal ne s'attendait certainement pas devenir le chef de guerre qu'il incarne aujourd'hui. Avec les attentats de Paris, l'image de François Hollande a changé pour les Français, au point de gagner 10 points dans les sondages d'opinion. 

"Ca a révélé une partie de lui-même qu'il n'a jamais voulu montrer, il n'a jamais voulu jouer un président martial", témoigne Jean-Marie Le Guen, un proche du chef de l'Etat.

Du Stade de France, où il est informé immédiatement des premières explosions pendant le match France-Allemagne, à sa venue au Bataclan alors que le Raid était encore présent dans la nuit de vendredi, le président de la République a souhaité être au plus près des événements, et ce parfois contre l'avis des hommes qui assurent sa sécurité.

Prise de risques énormes

"Assez vite , le président a demandé à ce qu'on reste et qu'on ne bouge pas", témoigne le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, présent lors de la rencontre sportive au Stade de France à Saint-Denis. Immédiatement François Hollande se rend, lui, au centre de crise au ministère de l'Intérieur. Après une première allocution télévisée, le président décide de se rendre au Bataclan

"En remontant vers le Bataclan, on croisait des survivants, confirme Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale. Je n'oublierai jamais leur regard, je revois chacun de leurs traits avec un regard vide. J'entends le président dire: 'on les laisse, on ne les arrête pas. Regardez la souffrance qui émane d'eux.'"

Le chef de l'Etat passe du temps avec les policiers et les secouristes. Dans son entourage, on lui reproche de prendre des risques énormes. Rapidement, il décide d'organiser la riposte. Elle sera impitoyable. François Hollande reprend la parole le samedi et livre un discours martial. Il convoque même le Parlement en session extraordinaire à Versailles. Il le confie à Claude Bartolone avant son intervention devant les parlementaires: "Il faut que nos ennemis sachent qu'on les lâchera jamais".

Le chef de guerre qu'il est devenu, malgré des journées remplies à tenter de convaincre le monde de participer à une grande coalition pour frapper en Syrie, reste en contact permanent avec son ministre de l'Intérieur pour suivre l'enquête. La relation entre François Hollande et Bernard Cazeneuve est devenue "fusionnelle" pour certains observateurs. Lors de l'assaut du Raid à Saint-Denis, le président restera en lien avec les policiers, sans jamais intervenir.

J.C.