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Élysée

François Hollande: "Inverser la courbe du chômage d'ici un an"

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Invité du journal de TF1, le président a détaillé plusieurs mesures économiques et fiscales.

Il se savait très attendu. Dimanche soir sur TF1, François Hollande a tenté de reconquérir l’opinion, et ce, alors que sa popularité n’a cessé de baissé ces dernières semaines.

Inverser la courbe du chômage

Sur la question de l’emploi, le président a déclaré dimanche que son gouvernement devait "inverser la courbe du chômage d'ici un an".

Alors que le seuil des trois millions de demandeurs d'emploi a été franchi et l'emploi est une des préoccupations majeures des Français, François Hollande a reconnu qu'il y avait "des inquiétudes", avec "un chômage qui est à trois millions de personnes qui demandent un emploi".

"J'accélère" sur l'emploi et "il y a d'ores et déjà une bataille qui est engagée", a déclaré Hollande, citant les emplois d'avenir qui doivent concerner 100.000 jeunes en 2013, ainsi que la négociation rapide à venir des partenaires sociaux sur les contrats de génération. Ces derniers visent un double objectif: embauches de jeunes en CDI et maintien des seniors en activité.

20 milliards de hausse d’impôts 

Le président François Hollande a annoncé dimanche une nouvelle hausse de 20 milliards d'euros des impôts l'an prochain, la moitié pour les ménages et la moitié pour les entreprises, ce qui constitue une augmentation fiscale sans précédent depuis au moins trente ans.

"On va demander 10 milliards d'euros aux ménages, aux plus favorisés notamment", a déclaré Hollande sur TF1. Il a notamment décidé de maintenir l'an prochain une hausse d'impôts quasi généralisée pour les ménages via un gel du barème de l'impôt sur le revenu malgré l'inflation, décidée par la précédente majorité et qu'il avait dit vouloir supprimer pendant la campagne présidentielle.

Cette hausse d'impôts, "c'est l'effort pour tous", a déclaré Hollande, précisant que "pour les deux première tranches, il y aurait un système de décote", ce qui évite aux ménages non-imposables de le devenir uniquement en raison du gel du barème, alors que leurs revenus n'augmentent pas.

Toujours pour les ménages, mais uniquement les plus aisés, une tranche supplémentaire d'impôt sur le revenu sera instaurée, au taux marginal de 45%, pour la part des revenus dépassant 150.000 euros annuels par part.

Pas d'exceptions pour l'imposition à 75%

A propos des critiques sur une de ses mesures phares, le président a affirmé dimanche qu'il n'y aurait "pas d'exception" pour les rémunérations de plus d'un million d'euros soumises à une taxation à 75%, ajoutant que cette disposition serait temporaire, pendant deux ans.

Le président a également commenté la décision de Bernard Arnault de demander la nationalité belge. "Etre Français, c'est recevoir et donner à son pays, c'est ça le patriotisme, chacun doit prendre sa part", a-t-il expliqué.

Priorité à l'éducation, la sécurité et la justice

Enfin, le président de la République a réaffirmé que, conformémement à ses promesses de campagne, l'éducation serait prioritaire. Tout comme la sécurité et la justice. Ces trois ministères ne seront donc pas touchés par le gel ou la diminution de nombre de fonctionnaires ou le gel des crédits. Pour ce qui est de la sécurité, le président a rappelé que ne pas s'y intéresser "serait un manquement".

Toutefois, François Hollande a réaffirmé que toute action dans un de ces ministères se ferait dans la "stabilité de la fonction publique". En clair, si un poste est créé dans l'éducation, un poste sera supprimé dans un autre ministère. Autant que les négociations avec certains syndicats s'annoncent houleuses.

Emmanuel Bringuier avec AFP