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Élysée

Emmanuel Macron copie la communication des présidents américains

Emmanuel Macron promulgue la loi sur la moralisation de la vie politique

Emmanuel Macron promulgue la loi sur la moralisation de la vie politique - LUDOVIC MARIN / AFP

Depuis le début de son mandat, le chef de l'État a souvent usé des ficelles américaines pour parfaire sa communication.

Emmanuel Macron aime la mise en scène. Dernier exemple en date, la signature de la loi sur la moralisation de la vie politique ce vendredi matin. Un geste opéré face caméra depuis son bureau de l'Élysée qui en dit long sur la stratégie de communication du chef de l'État.

"Le mode de communication de Macron est une révolution, ou une transformation puisqu'il aime ce mot. La promulgation d'une loi est un acte administratif classique. [...] C'est d'habitude quelque chose que l'on fait au parapheur entre deux réunions. Là, il en fait un moment solennel intéressant", analyse notre éditorialiste Christophe Barbier.

Une communication à l'américaine

En dehors de son cadrage quelque peu bancal, cette image rappelle celles déjà observées outre-Atlantique. En effet, comme ses prédécesseurs, Donald Trump se met lui aussi en scène devant les caméras lors de chaque promulgation de loi. Et si cette pratique, peu habituelle en France, a séduit le locataire de l'Élysée, certains s'interrogent sur son utilité: "Honnêtement, la transparence on l'a. On sait bien que le chef de l'État promulgue les lois. On n'a pas besoin d'une mise en scène pour être vraiment sûr que la vie politique va peut-être être moralisée. C'est vraiment de l'exploitation politique", affirme Christophe Barbier.

Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron emprunte les codes de communication des présidents américains. Dix jours après son investiture, le président postait une photo sur Twitter le montrant en train de monter l'escalier de l'Élysée quatre à quatre. Un cliché qui n'est pas sans rappeler ceux diffusés par la Maison Blanche, sous l'ère Obama ou Kennedy notamment.

Macron fait du Obama

Et Emmanuel Macron, animé par la fibre américaine, a renouvelé l'expérience à de nombreuses reprises en s'essayant au style décontracté de son principal modèle: Barack Obama.

Le locataire de l'Élysée s'est notamment mis en scène pendant sa campagne en train de jouer au football ou, plus récemment, en pratiquant la boxe pour promouvoir la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques 2024. Barack Obama avait pour sa part misé essentiellement sur le basket au cours de ses deux mandats. Un excellent moyen de cultiver son image.

L'aspiration américaine dans la communication d'Emmanuel Macron ne semble pas avoir de limite. Entre les photos officielles aux ressemblances troublantes, l'utilisation maîtrisée des réseaux sociaux, la mise en scène du couple présidentiel... La communication du président de la République apparaît comme calquée sur celle de Barack Obama.

Bush et Trump également imités

Si la communication d'Emmanuel Macron s'inspire essentiellement de Barack Obama, le chef de l'État s'autorise également à adopter les codes d'autres présidents américains.

À commencer par George W. Bush. Emmanuel Macron s'est en effet affiché plusieurs fois en arborant un uniforme militaire aux côtés des forces françaises de l'armée de l'air, de mer et de terre. En 2003, George W. Bush s'était rendu en Irak en uniforme de pilote pour annoncer la fin des combats. Déjà à l'époque, la presse avait évoqué une "mise en scène à la Top Gun". Un commentaire auquel Emmanuel Macron n'échappera pas.

Georges W. Bush
Georges W. Bush © STEPHEN JAFFE / AFP

Enfin, certains n'hésitent pas à faire le lien entre la communication d'Emmanuel Macron et celle Donald Trump. Et pour cause, l'attitude du premier envers les journalistes fait écho à celle second. Tous deux se méfient des médias. Quand le président français affirme avoir une "pensée trop complexe" pour accorder une interview le 14 juillet ou que "les journalistes ne l'intéressent pas", son homologue américain ne cesse de dénoncer certains médias traditionnels qu'il accuse de répandre des "fake news". En clair, ni l'un ni l'autre ne semble prêt à accorder sa confiance aux journalistes.

Paul Louis