EDITO - Macron commente l'affaire Benalla et "éteint l'incendie"

Pour l'éditorialiste de BFMTV Christophe Barbier, les déclarations du président mardi soir sur l'affaire Benalla visent à contrer les attaques de l'opposition en utilisant ses propres arguments.

Après une semaine de silence, Emmanuel Macron a commenté mardi soir l'affaire Benalla devant ses ministres et les députés de la majorité. Il s'est désigné comme seul responsable de cette affaire. Une posture de "chef de clan" dénoncée par l'opposition, qui lui reproche de confesser cette "responsabilité" alors même qu'en tant que chef de l'Etat, il est intouchable. Sur BFMTV, Christophe Barbier analyse la stratégie mise en oeuvre par Emmanuel Macron, qui tente de contrer l'opposition sans toutefois réussir à faire taire les interrogations.

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> Christophe Barbier: "Il éteint l'incendie en provoquant une explosion encore plus forte"

"Cela donne l’impression qu'Emmanuel Macron va s’offrir en sacrifice pour sa majorité, en essayant de faire un maximum de dégâts chez les adversaires. Emmanuel Macron est un kamikaze mais avec quelques réserves. D’abord c’est un kamikaze qui ne risque rien, parce qu’en effet le privilège de la juridiction du président fait qu’il est à l’abri de tous ceux qui peuvent venir ‘le chercher’ mais ne le trouveront pas parce qu’il y a des barrières institutionnelles. Ensuite, le fait qu’il dise 'je suis le responsable', cela ne fait pas taire complètement les interrogations. Cela rappelle son attitude lors de l’affaire du Congrès (de Versailles). L’opposition reproche au président de parler au congrès puis de partir. Quand il arrive, il dit ‘chiche’, changeons le texte, l’année prochaine je reste, je vous écoute, mais il faut que vous changiez le texte. Il va plus loin que son opposition et lui coupe l’herbe sous le pied. Pareil cette fois-ci. Qu’entend-t-on à l’Assemblée nationale? ‘Le président est responsable’, Marine Le Pen en a fait ses choux gras. Le président a dit mardi ‘oui, c’est moi le responsable’. Il va éteindre l’incendie, en provoquant une explosion encore plus forte que l’incendie pour couper l’oxygène de l’incendie. C’est cela, la stratégie d’Emmanuel Macron aujourd’hui."

C.V.