BFMTV
Élysée

Chômage et DCNS: Hollande capitalise sur l'air de "ça va mieux"

Alors que le Président était à court d'exemples pour illustrer la défense de son bilan, le mégacontrat signée hier par la France et la baisse du chômage tombent à pic.

Une éclaircie après des mois et des mois de grisaille. Voilà à quoi ressemblent pour François Hollande les bonnes nouvelles de mardi. Alors que le chef de l'Etat a du mal à défendre son bilan, à un an de la fin de son quinquennat, l'annonce de la vente de sous-marins par la France à l'Australie pour 34 milliards d'euros, suivie quelques heures plus tard de celle d'une baisse historique du chômage en mars donnent à son discours une toute autre crédibilité. 

De plus en plus isolé et quasiment déclaré hors jeu pour 2017, François Hollande avait défendu son bilan économique, lors de l’émission télévisée Dialogues citoyens, en se arguant d'un "ça va mieux". Une phrase qui avait marqué tant elle apparaissait déconnectée de la réalité.

Même François Hollande s'était senti obligé de la justifier:

"Quand le président dit: 'ça va mieux', qu’il y a tant de difficultés, on se demande s’il voit bien, s’il écoute bien, s’il a bien pris conscience des réalités. Mais, oui, ça va mieux."

"Une bonne nouvelle pour les Français"

Alors que neuf Français sur dix jugent négativement son bilan, le socialiste corrézien était en opération reconquête... mais en manque d'arguments. Aujourd'hui il peut se prévaloir d'une victoire tricolore dans la bataille pour un "mégacontrat" et d'un net recul du chômage sur le mois de mars. Et il ne s'en prive pas. Dès l'annonce des chiffres du chômage, l'Elysée a repris sur Twitter le message de la ministre du Travail en l'agrémentant d'un "ça va mieux".

De nombreux ministres ont compris le message et suivi le mouvement au lendemain du lancement de "Eh oh la gauche", groupe de défense du futur candidat Hollande, piloté par le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Sur BFMTV et RMC, ce dernier a confirmé mercredi qu'il s'agit d'"une bonne nouvelle pour les Français et pour la France".

"Nous sommes en train de réussir"

Mercredi, le mot victoire est presque lâché, comme le rapporte un reporter politique de BFMTV. "Nous sommes en train de réussir, c'est incontestable", assure-t-on à l'Elysée.

François Hollande présente aussi la vente de sous-marins par le groupe français DCNS à l'Australie comme le signe que sa politique fonctionne. "La France va mieux. Cela ne va pas mieux pour tout le monde mais il faut avoir confiance", a-t-il ainsi plaidé après l'annonce de la vente en direct du siège de l'entreprise d'armement en réponse à ceux qui lui disaient que son cap et ses réformes allaient dans le mauvais sens.

Une baisse du chômage à relativiser

Pour autant, le chef de l'Etat n'a pas sauvé sa place à la prochaine présidentielle. Pour rappel, celui-ci a conditionné à plusieurs reprises sa candidature à une inversion de la courbe du chômage. Or, la baisse historique du mois de mars, avec 60.000 inscrits en catégorie A en moins par rapport à février, est à relativiser sur plusieurs points. 

Tout d'abord sur une période plus longue, un an par exemple, le nombre de chômeurs en catégorie A reste en hausse (+0,5%). Ensuite, le nombre de départs de Pôle emploi. Sur 512.800 sorties enregistrées lors du dernier trimestre (toutes catégories confondues), seules 100.600 correspondent véritablement à des créations d'emploi.

Pour parler d'une réelle inversion de la courbe du chômage, il faudra plusieurs mois de baisse consécutive des chiffres de chômage. Mardi, François Hollande a donc redoré son blason. Mais il est encore trop tôt pour crier victoire et se targuer d'avoir tenu sa promesse. 

Ma. G.