Baromètre des éditorialistes - "On ne peut pas contester" ce que dit Macron sur les aides sociales
C'est la nouvelle petite phrase d'Emmanuel Macron. Alors qu'il préparait son discours de mercredi à la Mutualité dans son bureau, le président de la République a estimé qu'il fallait révolutionner le système des aides sociales en France, dans lequel on met "un pognon de dingue". Une séquence rendue publique par sa conseillère en communication, qui a sans doute anticipé le bruit qu'elle ferait.
Pour nos éditorialistes, au-delà de cette phrase et de sa formulation familière, le chef de l'Etat a raison de vouloir changer le système des aides sociales. Quitte à courir le risque de faire polémique jusque dans son camp.
> Christophe Barbier: "Emmanuel Macron a raison, on ne peut pas contester ce raisonnement"
"Il a raison, on ne peut pas contester ce raisonnement, c’est vrai qu’on a un système social où on met de plus en plus d’argent et il y a de plus en plus de pauvres. Et quand on est dans la pauvreté, en effet, on ne s’en sort pas. Pire, il y a des dysfonctionnements. Pour aider les pauvres qui en ont besoin, on arrose large, et donc parfois on en fait profiter des gens qui n’en ont pas besoin. Il y a des gens qui préfèrent ne pas prendre un boulot parfois pénible, qui oblige à une mobilité, et rester dans les minima sociaux. Ce n’est pas grand monde, mais il y en a quand même un petit peu. Cela crée un climat où on a l’impression qu’il y a de l’assistanat toujours financé par ceux qui bossent, et cela permet aux populistes de développer leur discours politique. Le système ne va pas, donc on ne répare pas le système, on en change. On ne réforme pas, on révolutionne. On va passer du curatif au préventif. Le diagnostic du docteur Macron, on le signe des deux mains. Maintenant l’ordonnance du docteur Macron, on ne sait pas à quoi elle va ressembler, on le saura peut-être tout à l’heure. Il y a un pognon de dingue qui est mis là-dedans, les dépenses sociales de la France, c’est énorme, c’est une grande part de notre PIB. C’est très bien parce que la solidarité est un des piliers de la République, mais chaque centime dépensé doit avoir un retour sur investissement. L’aide sociale c’est un investissement pour sortir quelqu’un de la pauvreté, et qu’il se remette à créer de la richesse. Le président va expliquer qu’il n’y a pas besoin d’un virage à gauche parce qu’il y a une ligne de gauche depuis le début du quinquennat, même si on l’entend moins que la ligne de droite libérale."
> Laurent Neumann: "C'est le Emmanuel Macron de la campagne présidentielle"