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Élysée

Avant de présenter ses voeux aux Français, Macron dresse un premier bilan de son action

Emmanuel Macron dresse un premier bilan

Emmanuel Macron dresse un premier bilan - ludovic MARIN / AFP

Dans un entretien accordé au quotidien espagnol El Mundo, le chef de l'État tente de justifier l'action menée par le gouvernement au cours de cette première année de mandat qu'il qualifie de "cruciale".

Comme le veut la tradition, Emmanuel Macron présentera ses voeux aux Français dimanche soir pour conclure l'année 2017 lors d'une allocution à la télévision. L'occasion pour le chef de l'État de justifier son action depuis sa prise de fonction en mai dernier et d'en dresser un premier bilan.

Ou du moins, de le compléter. Car le locataire de l'Élysée n'a pas attendu le soir du réveillon pour faire le point sur ses huit premiers mois à la tête de l'État. Dans une interview accordée ce mercredi au quotidien espagnol El Mundo, Emmanuel Macron est revenu sur plusieurs dossiers chauds qui ont animé l'année 2017, tentant d'expliquer les mesures engagés par le gouvernement mais également son point de vue sur différentes thématiques.

Sur son action politique

Comme lors de sa campagne, Emmanuel Macron continue de se revendiquer comme le chantre du renouvellement politique. À cet égard, le chef de l'État assure avoir mis fin aux vieilles méthodes, taclant ses prédécesseurs au passage:

"Nous avons une grande tradition française: celle de l'agenda caché, ou des trahisons successives. On fait une campagne pour rassembler le coeur de ses militants pendant la primaire, puis on revoit son programme pour séduire un électorat plus large pendant la campagne et enfin on gouverne de manière encore différente. Cette méthode a brisé la confiance des Français", a-t-il déclaré.

Sur la réforme du code du travail

Pour montrer sa détermination, le président veut aller vite. Une volonté qu'il a mise en application en dégainant la réforme du code du travail dès le mois de septembre. "La première année du mandat est cruciale: c'est là qu'on met en place les transformations qui produiront les vrais résultats, sur l'emploi avant tout, dans les deux ans. (...) C'est pour cela que j'ai voulu aller vite", a-t-il affirmé, selon ses propos originaux en français transmis par l'Élysée.

Car Emmanuel Macron attend sur le front du chômage "des résultats significatifs au bout de 18 à 24 mois" après la réforme du code du travail.

  • "La France bénéficie de l'embellie de l'économie mondiale, mais aussi des réformes des dernières années et d'un sentiment de confiance plus grand; notre croissance dépasse les prévisions" mais "notre économie souffre de freins persistants" avec "un modèle socialement injuste et économiquement inefficace, faute d'avoir su nous renouveler et surmonter les réticences au changement", a-t-il ajouté.

S'il reconnaît que la réforme du code du travail n'était pas une "réforme facile", il a précisé qu'il s'agissait d'une "réforme claire" car annoncée pendant sa campagne.

Sur la réforme de l'université

Autre dossier chaud abordé par le président: la réforme de l'université. Sur ce sujet, Emmanuel Macron a assuré que "pour la première fois, les attendus de chaque filière ont été publiés". Et d'ajouter: "Nous rendrons de même publics les taux de succès par type de baccalauréat et les taux d'insertion professionnelle par filière."

Il a par ailleurs garanti que "les universités examineront les dossiers des étudiants et leur proposeront une solution qui leur convienne".

Sur l'Europe

Évoquant la question européenne, le locataire de l'Élysée a prévenu qu'"on ne change pas l'Europe tout seul". Il a souhaité notamment qu'elle fasse "beaucoup mieux, ensemble, dans la gestion et la protection commune de nos frontières et dans l'harmonisation de nos politiques d'asile et d'immigration".

"C'est le grand défi de l'année qui vient", a-t-il précisé.

Sur la Corse

Sur le dossier corse, le chef de l'État a déclaré, comme avant lui Édouard Philippe, qu'"il est possible de réfléchir à d'éventuelles évolutions" du fonctionnement de la collectivité de Corse mais "dans le cadre de la Constitution". Cette dernière ne permettant "pas de donner satisfaction à certaines revendications, comme le statut de résident ou la co-officialité de la langue corse".

Sur la Catalogne

Interrogé sur le scrutin de jeudi dernier en Catalogne, le chef de l'État s'est refusé à tout commentaire. "J'ai soutenu et continuerai de soutenir la légalité et l'unité constitutionnelle en Espagne. Je fais pleinement confiance au gouvernement de Mariano Rajoy pour gérer la situation" et "je souhaite que la stabilité et la confiance puissent revenir rapidement en Catalogne", a-t-il dit.

Paul Louis avec AFP