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Élysée

A New York, Hollande détaille ses exigences sur la Syrie et l'Iran

François Hollande à la tribune de l'ONU, le 24 septembre.

François Hollande à la tribune de l'ONU, le 24 septembre. - -

Le président français s'est exprimé à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York , ce mardi, pour la seconde fois depuis le début de son mandat.

A la tribune des Nations unies, ce mardi, François Hollande a délivré un message de fermeté à l'encontre de Damas, mais aussi de Téhéran, comme son homologue américain, Barack Obama quelques instants avant lui.

Le président français est également revenu sur la réussite de l'intervention franco-africaine au Mali et la nécessité de contrôler le terrorisme, qui continue de sévir au Sahel.

Une résolution prévoyant des "mesures coercitives"

Rappelant l'"urgence" de mesures sur la Syrie, où "120.000 personnes sont mortes en deux ans et demi", François Hollande a détaillé "trois exigences" françaises sur la résolution que votera peut-être le Conseil de sécurité de l'ONU.

"Il faut que le texte ouvre clairement la possibilité, pour le Conseil de sécurité, de se saisir à tout moment de la question des armes chimiques", a ainsi déclaré le chef de l'Etat. La résolution devra également "prévoir des mesures coercitives, c'est-à-dire sous Chapitre 7, qui ouvriraient la voie à une éventuelle action armée contre le régime en cas de manquement à ses obligations". Enfin, "ceux qui ont commis ces crimes devront être traduits devant la justice", a ajouté François Hollande.

"Nous ne devons pas nous arrêter, nous devons faire cesser cette guerre", a fait valoir le président français. "Trop de temps a été perdu. Non seulement le régime a multiplié les violence et les groupes terroristes ont tiré profit de l'inertie de la communauté internationale", a-t-il ajouté, précisant que la conférence Genève 2 "doit se tenir dans les meilleurs délais". "Ce doit être une conférence pour décider. Sont les bienvenus tous les pays qui acceptent le principe de l'installation d'un gouvernement de transition", a enchaîné François Hollande.

Des "gestes concrets" attendus de l'Iran

"Les déclarations du président iranien marquent une évolution. Je ne veux pas les exagérer mais je veux savoir si les mots peuvent se traduire en actes", a lancé François Hollande, au sujet de l'Iran, où le nouveau président, Hassan Rohani, vient de prendre ses fonctions.

Le chef de l'Etat a réclamé des "gestes concrets" de la part de Téhéran sur le dossier nucléaire, appelant de ses voeux un dialogue "direct et franc". "La France attend de l'Iran des gestes concrets qui témoigneront que ce pays renonce à un programme militaire même s'il a le droit a un programme civil", a-t-il déclaré.

"Cri d'alerte" sur la situation en Centrafrique

François Hollande est ensuite revenu sur la réussite de l'opération Serval au Mali. "Avec un mandat clair de l'ONU, les forces françaises et africaines sont intervenues et ont réussi à mettre un terme à une attaque terroriste de grande envergure. L'élection du président Ibrahim Boubacar Keïta témoigne d'une grande victoire de l'Afrique de l'Ouest sur le terrorisme", a salué le président français. "La menace continue de peser sur le Sahel", a-t-il toutefois rappelé.

Le président a notamment lancé un "cri d'alerte" sur la situation en Centrafrique, où le "chaos s'est installé", réclamant un soutien financier et logistique à la force panafricaine présente sur place."Nous devons mettre fin aux exactions", a-t-il ajouté.

"Partout où le désordre règne, le terrorisme s'installe et prend de l'ampleur. La communauté internationale doit aider les Etats africains à se protéger", a martelé François Hollande, avant d'indiquer: "La France organisera, à la fin de l'année, une réunion pour la paix et la sécurité en Afrique, afin de permettre l'encadrement et la formation des armées africaines pour qu'elles assurent elles-mêmes la sécurité du continent".

Adrienne Sigel