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14-Juillet: l'incertitude plane sur une prise de parole d'Emmanuel Macron

Le président Emmanuel Macron aux cérémonies du 14 juillet 2022

Le président Emmanuel Macron aux cérémonies du 14 juillet 2022 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Si le président avait évoqué un bilan de "100 jours d'apaisement" à l'occasion de la fête nationale, le scénario d'un discours ou d'une interview a désormais du plomb dans l'aile après les émeutes urbaines.

Un dispositif pour l'instant dans le flou. À seulement quatre jours de la fête nationale, l'exécutif hésite encore sur une prise de parole du président. Si une allocution ou un entretien télévisé semblait être dans les tuyaux pour faire un bilan des "cent jours d'apaisement", les émeutes après la mort de Nahel ont rebattu les cartes.

"Rien n'est calé à cette heure", avance ainsi un proche de l'Élysée auprès de BFMTV.

Une expression présidentielle compliquée par les émeutes

Le chef de l'État avait pourtant fixé lui-même ce rendez-vous en avril dernier après une prise de parole pour tenter de tourner définitivement la page de la réforme des retraites.

"Le 14 juillet prochain doit nous permettre de faire un premier bilan", avait alors lancé le président, en évoquant une "feuille de route" qui contenait notamment la loi immigration et "la planification écologique".

Mais la donne a changé après la mort de Nahel, ce jeune homme de 17 ans à Nanterre après un tir de police le 27 juin dernier. Plusieurs nuits d'émeutes urbaines ont secoué la France, marquées notamment par une tentative d'assassinat du maire de L'Haÿ-les-Roses en banlieue parisienne, des dizaines d'attaques de commissariats et de gendarmeries et des centaines de magasins pillés.

La crainte d'une prise de parole suivi de nouveaux épisodes d'émeutes

Si le calme est revenu, l'exécutif craint de nouveaux échauffourées. Élisabeth Borne a bien promis "des moyens massifs" pour "protéger les Français" le 13 et le 14 juillet en interdisant notamment la vente et le transport de feux d'artifices auprès de particuliers.

Mais les services du renseignement s'attendent à un possible regain de violences au cours de l'été, lié à la fois à la mort de Nahel mais aussi à la période particulière que recouvre le mois de juillet et d'août. "On constate souvent une recrudescence des violences quand il n'y a pas école", remarquait ainsi un policier sur BFMTV fin juin.

"C'est sûr que si le président parle et qu'après, ça pète à nouveau, on passe un peu pour des idiots", nous explique encore sans fard un député macroniste.

Un éventuel rendez-vous aux environs du 26 juillet

Du côté de l'exécutif, on rappelle que le président n'a jamais été coutumier d'une prise de parole lors du 14-Juillet. Il ne s'est pour l'instant plié à l'exercice qu'à deux reprises: une première fois en 2020, quelques mois après le début de la pandémie de Covid-19, en annonçant notamment le port du masque obligatoire dans les lieux clos puis en 2022 pour tenter de lancer son second quinquennat.

Une autre possibilité serait également sur la table: celle d'une prise de parole autour du 26 juillet qui correspond calendairement à la fin des "cent jours d'apaisement" et qui aurait également l'avantage de coller à la fin de la session parlementaire.

Anne Saurat-Dubois, Mathieu Coache et Marie-Pierre Bourgeois