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Régionales: revers à répétition et déception pour LaREM qui échoue à s'enraciner localement

Stanislas Guerini, patron des marcheurs lors d'un débat à l'Assemblée nationale, le 21 mars 2020

Stanislas Guerini, patron des marcheurs lors d'un débat à l'Assemblée nationale, le 21 mars 2020 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Toutes les listes LaREM qui étaient parvenues à se hisser au second tour ont terminé en dernière ou avant-dernière position.

Déjà balayées au premier tour, les listes La République en Marche (LaREM) qui étaient parvenues à se hisser au second n'ont pas davantage performé, au vu des résultats des élections régionales divulgués ce dimanche soir. Aucune ne tombe dans l'escarcelle du mouvement d'Emmanuel Macron, illustrant les difficultés du parti à s'implanter localement, récurrentes depuis le début du quinquennat.

"Évidemment, ces résultats sont une déception pour la majorité présidentielle", a admis sans peine le délégué général du mouvement Stanislas Guerini sur BFMTV ce dimanche soir.

Tout juste s'est-il borné à saluer le "rôle responsable de la majorité présidentielle" dans la tenue en échec du Rassemblement national (RN), qui n'a remporté aucune région, faisant mentir les enquêtes d'opinion qui fleurissaient depuis plusieurs semaines.

En France métropolitaine, tous les sortants ont été reconduits dans leurs fonctions.

Quatrième position au mieux

La présence de membres du gouvernement, dans les Hauts-de-France ou encore en Île-de-France, n'aura semble-t-il rien changé. Éliminé au premier tour dans les Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie, la majorité présidentielle n'a pas vu ses listes dépasser la quatrième position ce dimanche.

En Nouvelle-Aquitaine, la ministre déléguée chargée des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq n'a obtenu que 12,80% des voix, arrivant 4e. Dans le Grand Est, la ministre déléguée chargée de l'Insertion Brigitte Klinkert n'a obtenu que 11,99% des suffrages. En Pays de la Loire, l'ancien ministre François de Rugy émarge à 8,3% des voix, arrivant dernier. Marc Fesneau, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, est aussi arrivé dernier avec 16,10% des voix en Centre-Val-de-Loire.

En Bourgogne-Franche-Comté, le chef de file de la majorité Denis Thuriot a remporté 9,5% des voix, soit moins qu'au premier tour. En Île-de-France, le député Laurent Saint-Martin, malgré la présence de Marlène Schiappa, notamment, sur sa liste, plafonne à 8,8%.

Richard Ferrand perdrait son siège en Bretagne

En Bretagne, le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui figurait sur la liste de Thierry Burlot (14,72%), en troisième position dans le Finistère, ne serait pas reconduit dans son mandat de conseiller régional, selon Le Point.

Si aucune région ne sera dirigée par la majorité présidentielle, cette dernière pourra toutefois se targuer d'avoir soutenu dès le premier tour le sortant Renaud Muselier en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, qui l'a emporté au terme d'un match à suspense avec le transfuge de la droite Thierry Mariani, qui concourait sous la bannière du RN.

Outre le faible score de la majorité présidentielle, ce scrutin est essentiellement marqué par les niveaux jamais atteints de l'abstention sous la Ve République. Elle est estimée à 66% pour le second tour de ce scrutin.

Courant juillet, rappelle l'AFP, LaREM doit renouveler son bureau exécutif par un scrutin de liste où sortants, "branche droite" et "branche gauche" de la macronie devraient s'affronter, avec un risque pour Stanislas Guerini d'être exfiltré de la direction du mouvement. Les jeux ne sont pas faits. Mais à un an de la présidentielle, la déroute du parti aux régionales résonne comme un avertissement.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV