BFMTV
Régionales

Régionales: de l'importance de remporter l'Ile-de-France

Comme pour les municipales de mars 2014 avec, la région qui abrite la capitale reste un enjeu majeur du scrutin régional entre Claude Bartolone et Valérie Pécresse

Comme pour les municipales de mars 2014 avec, la région qui abrite la capitale reste un enjeu majeur du scrutin régional entre Claude Bartolone et Valérie Pécresse - Jean-Philippe Ksiazek – AFP ; montage BFMTV

Valérie Pécresse (Les Républicains) et Claude Bartolone (PS) sont favoris des régionales du début du mois de décembre. Mais l'un et l'autre peinent à se démarquer tant ils doivent insister sur les fondamentaux de leurs camps et anticiper d'éventuelles alliances en vue du second tour. Décryptage.

Faire la différence? Telle est la mission des deux camps. La gauche, qui tente avec Claude Bartolone de conserver la région hautement symbolique de l'Ile-de-France, et la droite, menée par Valérie Pécresse, au coude à coude dans les sondages, doivent s'atteler à "surmobiliser leur électorat" pour espérer l'emporter.

L'enjeu est clair: une victoire de la gauche dans la région-capitale "ternirait terriblement une victoire de la droite au niveau national", résume Jérôme Sainte-Marie, analyste politique (Polling Vox), car elle transformerait une éventuelle "victoire par KO en victoire aux points". La droite de son côté ne veut pas voir l'Ile-de-France être aux régionales ce que Paris, resté socialiste au milieu d'une vague bleue, a été aux municipales.

Pécresse et Bartolone insistent sur les fondamentaux

Concentrant 30% du PIB national, comptant 12 millions d'habitants (18% de la population française) dont plus de 7 millions d'électeurs, c'est la région où se concentrent le pouvoir et toutes les attentions. "Comme on s'achemine vers une très forte abstention, autour de 50%, le match se fait avant tout par la mobilisation de ses propres ressources. Les têtes de listes l'ont parfaitement compris, et notamment Valérie Pécresse qui reste sur les fondamentaux de son camp", souligne l'analyste.

De fait, la candidate de la droite et du centre "assume de vouloir faire l'alliance du MoDem jusqu'à la Droite forte". La députée (LR) des Yvelines a ainsi multiplié les annonces à destination de son électorat: non-remplacement d'un fonctionnaire régional sur deux, tests salivaires sur l'usage du cannabis dans les lycées, interdiction des transports pour les délinquants récidivistes, aide à l'équipement des forces de l'ordre, nouveaux investissements pour les routes, etc.

A l'opposé, Claude Bartolone (PS) active les marqueurs de gauche: arrêt des subventions aux communes qui ne respectent pas les quotas légaux de logements sociaux, encadrement des loyers étendu à toute la région, chèque santé pour les étudiants et lutte contre les déserts médicaux, etc.

De la difficulté de rassembler au second tour

Les deux candidats qui enregistrent de 39 à 41% d'intentions de vote au second tour pour Valérie Pécresse et 38-39% pour Claude Bartolone selon les sondages, ont chacun lancé le branle-bas le combat. "Il nous reste 39 jours d'ici au deuxième tour pour aller chercher tous ceux qui se sont réfugiés dans l'abstention", a dit mercredi le président de l'Assemblée, qui tente de gommer sa fonction nationale compliquée à gérer en ces temps de couacs gouvernementaux sur les retraités ou les personnes handicapées.

Sans compter le renoncement du gouvernement au référendum sur le droit de vote des étrangers qui risque d'accentuer encore la fracture avec les banlieues populaires, réservoirs de voix.

Dans l'entourage de Valérie Pécresse, on sait que "c'est du terrain qu'il faut faire, du porte-à-porte pour surmobiliser notre électorat, ce qui compte, c'est le premier tour". D'autant qu'à priori, aucun accord de second tour n'est prévu avec le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France). Ces accords pourraient s'avérer difficiles pour Claude Bartolone si ses potentiels partenaires ont l'impression de se faire "voler" le premier tour, celui où s'expriment les sensibilités.

EELV, Front de gauche et FN ont du mal à sortir du lot

"Moi, je fais une campagne de premier tour, pour changer d'air en Ile-de-France. La question du second tour s'ouvrira le 6 décembre au soir avec les résultats, pas avant", s'agace Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV et tête de liste. "Je ne veux pas ramener cette région dans un débat national" alors qu'elle "a un impact sur notre vie quotidienne", ajoute-t-elle.

Pour le Front de gauche, le premier enjeu est commun à toutes les listes : "faire savoir qu'il y a des élections régionales" en décembre alors que se tient en même temps la COP21, estime Pierre Laurent (PCF).

Le deuxième enjeu est "d'arriver à casser le tripartisme (PS-Républicains-FN, ndlr) qui est fictif et qui laisse les électeurs et les abstentionnistes en dehors", estime Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche, tête de liste avec Pierre Laurent et Clémentine Autain (Ensemble).

Pour le FN, la région est traditionnellement difficile mais il compte néanmoins revenir dans l'hémicycle régional, avec une vingtaine d'élus et Wallerand de Saint-Just à leur tête.

la rédaction avec AFP