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Municipales: Patrick Mennucci, une vie pour Marseille

Patrick Mennucci a remporté la primiare socialiste aux municipales de 2014

Patrick Mennucci a remporté la primiare socialiste aux municipales de 2014 - -

Élu au conseil municipal dès 1983 avant de vivre une longue traversée du désert politique, Patrick Mennucci ambitionne de ravir la mairie de Marseille à la droite. Un rêve qu'il nourrit depuis sa plus tendre enfance.

La carrière politique de Patrick Mennucci débute en 1983 sous Gaston Defferre. Pourtant, le candidat socialiste aux municipales, vainqueur de Samia Ghali dimanche, nourrissait de grandes ambitions bien plus tôt encore. "Tout petit les gens lui disaient 'tu seras maire de Marseille un jour'", raconte Claudette, sa mère au sujet du petit de la Cabucelle, un quartier populaire de la ville.

Petit-fils d'immigrés italiens, "fort en gueule", dont la voix grave impressionne autant que son physique - 1,85 m pour une bonne centaine de kilos -, Patrick Mennucci est apparu sur la scène nationale en 2006, en tant que pilier de la candidature à la présidentielle de Ségolène Royal, y gagnant au passage le surnom de "Ségolin".

La candidate de 2007 a pourtant affirmé dimanche soir qu'elle aurait voté pour sa concurrente surnommée la "Ségolène de Marseille". "J'aurais voté Samia, mais si Patrick est désigné il fera aussi un très bon candidat", a déclaré Ségolène Royal sur BFMTV.

Député depuis 2012, ce diplômé de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, de Sup' de Co Marseille et de l'Institut d'administration des entreprises (IAE), et titulaire d'un DEUG en droit, il obtient son premier mandat en 1983 donc mais est encarté au PS depuis 1969 sous l'impulsion de son père.

Une autre vie que la politique

Fin politique, ambitieux, cette investiture obtenue de haute lutte pour l'échéance municipale de 2014, c'est "un aboutissement", admet son fils Alexandre au micro de BFMTV. Pourtant, Patrick Mennucci aime à rappeler qu'il n'a pas toujours été un "professionnel de la politique".

De 1987 à 2000, alors que les mandats se font plus rares, il est agent Renault et dirige un garage dans le centre-ville, "une expérience de chef d'entreprise, d'artisan", mais un patron "extrêmement social", affirme celui qui se classe plutôt à gauche au PS. Il a également été patron de restaurant et assure "faire très bien la cuisine".

Anti-guérinisme

Pendant la campagne des primaires, Patrick Mennucci s'est avant tout érigé en pourfendeur du "système de cogestion" avec FO, fustigeant l'emprise du syndicat des territoriaux à la mairie de Marseille et dans les autres collectivités territoriales.

Signe de son habileté politique, il a réussi entre les deux tours à rassembler autour de lui tous les candidats éliminés au premier tour, à l'exception du conseiller général Christophe Masse qui n'a pas donné de consigne. Y compris le président de la communauté urbaine Eugène Caselli, qui avait affirmé avant le premier tour que Patrick Mennucci ne serait "jamais" maire de Marseille, sur fond de discorde autour du sujet FO.

Pour son adversaire, Samia Ghali, il est le "candidat de Paris", de "l'appareil" et de Matignon. "Il vaut mieux avoir le Premier ministre au téléphone que M. Guérini en permanence", a-t-il férocement rétorqué. Patrick Mennucci semble prêt à batailler.

S.A. avec Igor Sahiri