Coronavirus: Anne Hidalgo répond à Agnès Buzyn et dénonce des "propos irresponsables"

La maire de Paris a remis en cause les propos d'Agnès Buzyn. Lundi, l'ex-ministre de la Santé avait reproché à la maire un manque de préparation de la Ville de Paris face à une éventuelle épidémie de coronavirus.

Anne Hidalgo répond à Agnès Buzyn. Dans une interview à Europe 1 ce mardi, la maire de Paris a dénoncé "les propos irresponsables de la part de l'ancienne ministre de la Santé" sur l'absence de préparation de la ville face à une éventuelle épidémie de coronavirus.

Plusieurs échanges depuis janvier

Lundi , la candidate LaREM aux élections municipales avait affirmé qu'elle n'avait "pas eu de contact avec la mairie de Paris" pour anticiper l'épidémie de coronavirus quand elle se trouvait au ministère de la Santé. Elle avait également mis en cause le manque de préparation des agents municipaux.

"Les bras m'en tombent presque (...) Dès le 25 janvier, nous avons organisé avec l'Agence régionale de santé et la ville de Paris une cellule de veille pour surveiller l'évolution de la pandémie. J'ai été amenée à plusieurs reprises à demander à la ministre de la Santé ce qu'il fallait faire", explique Anne Hidalgo.

La maire de Paris affirme avoir eu un "premier échange" à l'occasion du défilé du Nouvel an chinois. "On nous a dit de faire comme on voulait", déclare la candidate à sa réélection. L'événement avait finalement été annulé.

Deux courriers dévoilés

Anne Hidalgo rappelle également avoir envoyé un courrier fin janvier pour connaitre les mesures à prendre vis-à-vis des enfants qui ont passé un séjour en Chine et dans les régions impactées par l'épidémie lors des vacances scolaires. Agnès Buzyn "m'a répondu ensuite que la proposition que je faisais (demander aux parents de tenir à l'écart leurs enfants de l'école pendant 14 jours, ndlr) était plutôt une bonne décision". 

Cet échange de courrier - dans lequel la ministre a écrit remercier "vivement" la mobilisation d'Anne Hidalgo et des services de la Ville - a été dévoilé dès dévoilé lundi soir par l'adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire.

"Polémiquer sur quelque chose qui renvoie à une pandémie, à une situation de crise (...) c'est très grave", a renchérit la maire de Paris ce mardi matin.

Ce qui ne l'empêche pas de lancer un dernier tacle contre l'action de l'ancienne ministre de la Santé: "mon inquiétude est surtout du côté des hôpitaux", avance Anne Hidalgo, selon qui "il risque d'y avoir un problème de lits" avec l'éventuelle épidémie de coronavirus et la crise de l'hôpital.

Benjamin Rieth