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À nouveau candidat aux municipales, Alain Carignon assure n'avoir "rien volé à la ville de Grenoble"

Ex-maire de Grenoble, candidat sans étiquette aux municipales de 2020 et détenteur du record de peine de prison ferme pour un ancien ministre, Alain Carignon a reconnu sur BFMTV et RMC avoir commis la "faute" de laisser se "prolonger un système de financement politique".

"Je n'ai pas de jugement sur les jugements, (...) parce que je suis le plus mal placé pour le faire." De retour sur la scène politique grenobloise, Alain Carignon joue la carte de la franchise. Unique ancien ministre à avoir fait de la prison ferme (29 mois, libéré en mai 1998), l'ex-maire de Grenoble était l'invité ce jeudi de BFMTV et RMC, à six mois d'élections municipales où il se représentera sans étiquette

Condamné notamment pour corruption et abus de biens sociaux, l'ex-ministre de la Communication du gouvernement d'Edouard Balladur, Alain Carignon se veut désormais le chantre de la "transparence" au niveau local. Il dit vouloir mettre en place des mesures qui "tirent la conséquence" de ce qu'il a "vécu".

"J'ai laissé prolonger un système"

L'intéressé reconnaît aujourd'hui les faits qui lui ont été imputés, notamment celui d’avoir monnayé un appartement à Paris et des voyages en échange de l’attribution du marché de l’eau grenoblois aux groupes Merlin et Lyonnaise des eaux. "Il y a une faute qui a été commise avec le financement politique de l'époque (du RPR, ndlr) que j'assume", affirme Alain Carignon, avant d'ajouter: 

"Je n'ai été condamné à rembourser aucun centime à la ville de Grenoble, contrairement à la demande de mes adversaires. Je n'ai donc rien volé à la ville de Grenoble."

Rappelons que c'est une des filiales de la Lyonnaise des eaux qui avait épongé le passif de deux journaux locaux qui, en 1989, avaient soutenu la candidature d'Alain Carignon avant de disparaître. 

"J'ai innové sur tout, sauf sur le financement politique, et c'est une faute. (...) J'ai laissé prolonger un système qui existait avant moi. C'est une faute. Il a existé pendant 20 ans avant que je n'arrive à Grenoble, il a financé la gauche et les Verts, (...) j'ai commis la faute de le laisser se poursuivre. Et j'ai payé lourdement pour cette faute", déclare l'ex-ministre délégué à l'Environnement.

Sur son "difficile" bail passé en prison, Alain Carignon rapporte que cela lui a appris une forme de "courage". "Le courage, c'est d'en avoir quand personne vous regarde. Et c'est difficile, surtout pour ses proches", raconte l'ancien maire de Grenoble, qui se présente contre l'édile sortant, l'écologiste Eric Piolle. 

Jules Pecnard