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"Macron n’a pas de légitimité pour porter son projet": Ruffin craint que le président "violente la France"

Après l'ultimatum d'Emmanuel Macron aux oppositions, François Ruffin somme le président "de dire jusqu'où il est prêt à aller pour les Français" et refuse plusieurs propositions de la coalition présidentielle comme la création d'un chèque alimentaire.

Une tentative de sortir de la crise politique qui ne convainc guère. Après le discours d'Emmanuel Macron mercredi soir, qui a jugé avoir été réélu le 24 avril dernier sur un "projet clair, et une légitimité claire" avant de poser un ultimatum aux oppositions, François Ruffin ferme la porte à toute négociation.

"Les gens n'ont pas voté pour ce projet. On arrive à la fin d'une histoire où veut imposer un projet libéral contre la société. Et là, il n'y a même plus de majorité à l'Assemblée pour le faire. Il n’a pas de légitimité pour porter son projet. S’il continue, ça va être en violentant la société française", juge le député de la Somme, réélu sous l'étiquette Picardie debout, ce jeudi matin sur BFMTV-RMC.

Emmanuel Macron a esquissé deux hypothèses lors de son allocution: "Entrer dans une coalition de gouvernement et d'action" ou "s'engager à voter simplement certains textes", donnant rendez-vous dans "48 heures" aux oppositions pour échanger. En plein marasme, le chef de l'Etat part à Bruxelles pour plancher sur le processus de candidature de l'Ukraine à l'Union européenne.

"À Macron de nous dire jusqu'où il est prêt à aller"

"Je n'ai vu aucun compromis de la part du président de la République (...) Il ne nous dit pas hier 'par compromis, j'ai renoncé à la réforme des retraites'. C'est à Macron de dire jusqu'où il est prêt à aller", lui répond François Ruffin sur notre antenne.

Le député met ses pas dans ceux de Jean-Luc Mélenchon qui a a accusé le président quelques minutes après son discours de "réinterpréter le paysage politique". L'allocution élyséenne a fait l'accord contre elle, de Marine Le Pen à Olivier Faure, en passant par Aurélien Pradié.

En guise de ligne rouge à ne pas franchir pour espérer parvenir à un accord sur certains textes, comme sur le paquet pouvoir d'achat que la macronie espère toujours faire voter en juillet prochain, François Ruffin évoque le chèque alimentaire.

"C'est l'aumône"

"C'est l'aumône, c'est l'opération pièces jaunes. J'en ai marre des chèques alimentaire, des primes. Je veux quelque chose qui structure les salaires. On donne les miettes aux travailleurs", dénonce encore le parlementaire sur BFMTV.

Réponse d'Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement ce jeudi matin sur Franceinfo: "Nous sommes ouverts à discuter à beaucoup de choses", évoquant notamment une éventuelle baisse de la TVA sur les carburants.

Marie-Pierre Bourgeois