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"Les coalitions, je n'y crois pas": Bayrou se positionne pour un "gouvernement des bonnes volontés"

Le patron du MoDem fait entendre sa propre partition et défend un accord "des bonnes volontés" qui ne soit pas "soumis à l'accord préalable des forces politiques". Le principal allié d'Emmanuel Macron se réjouit également que "l'époque du Parlement, chambre d'enregistrement" soit "finie".

François Bayrou ne veut pas signer un chèque en blanc à Emmanuel Macron. Dans un long entretien à l'AFP, le président de la République, en grande difficulté politique depuis son échec aux législatives dimanche dernier, a appelé de ses vœux "un accord de gouvernement". Le patron du Modem nuance ces propos et fait sa propre explication de texte.

"Je ne crois pas aux tractations pour faire des accords d'appareil"

"Le président n’a pas du tout l’idée que les coalitions soient possibles, je n’y crois pas (...). Je crois à un gouvernement de bonne volonté (...). Je crois au dialogue mais je crois pas aux tractations pour faire des accords d’appareil. Je n’imagine pas des forces politiques élues dans l’opposition entrer dans la majorité", juge ainsi le haut-commissaire au Plan et principal allié de la macronie ce dimanche midi sur BFMTV.

En clôture d'un sommet européen à Bruxelles ce vendredi, le chef de l'État a pourtant tenu un discours très éloigné des propos du centriste - qui a rallié Emmanuel Macron dès février 2017. Le président de la République a ainsi espéré pouvoir "avoir des majorités constructives" "avec l'ensemble des partis de gouvernement" pour pouvoir "bâtir soit des coalitions, soit des accords sur des textes pour avoir un agenda clair".

Cette prise de distance, face à un président considérablement affaibli, laisse entrevoir que François Bayrou et ses 48 députés se voient en position de force pour faire entendre leurs voix.

"Le Parlement, chambre d'enregistrement, c'est fini"

Celui qui n'a eu de cesse pendant sa carrière politique d'appeler de ses voeux la proportionnelle aux législatives ne semble d'ailleurs pas mécontent que les circonstances contraignent l'Élysée à changer de posture.

"On a vécu suivant un principe que tout est pyramidal, tout se décide là-haut, le gouvernement décide et le parlement vote pour. C'est fini. Le temps du Parlement, chambre d'enregistrement, c'est fini", assure encore le patron du Modem.

Le centriste espère d'ailleurs bien pousser son avantage alors qu'un nouveau gouvernement est annoncé "dans les premiers jours du mois de juillet". Seuls deux membres du MoDem, Marc Fesneau et Justine Bénin, sur le départ après sa défaite aux législatives en Guadeloupe, sont pour l'instant membres de l'exécutif.

Marie-Pierre Bourgeois