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L'Engagement, le parti d'Arnaud Montebourg, se rapproche de l'Union populaire de Jean-Luc Mélenchon

Présidentielle: Arnaud Montebourg veut faire toute sa campagne... en TER

Présidentielle: Arnaud Montebourg veut faire toute sa campagne... en TER - AFP

Une information publiée par Le Figaro et confirmée par BFMTV fait état de discussions informelles entre le mouvement du candidat de la Remontada et les insoumis. Une réunion plus organisée devrait avoir lieu en fin de semaine.

Question de complémentarité. Entre L'Engagement et La France insoumise, l'union pourrait faire la force. C'est en tout cas l'espoir que caressent certains dans le mouvement de soutien d'Arnaud Montebourg.

Des discussions sur un possible rapprochement avec l'Union populaire ont eu lieu selon une information du Figaro, confirmée par BFMTV. Après des échanges informels la semaine dernière, une réunion plus organisée devrait même avoir lieu en cette fin de semaine.

Ruralité et entreprises

C'est Antoine Casini, le vice-président de L'Engagement qui est à la manœuvre. Le bureau national du parti l'a mandaté en début de semaine dernière pour tâter le terrain côté insoumis.

"Ça devait se faire de façon informelle et plutôt discrète", nous précise un membre de la direction affirmant que ces début de tractations sont le souhait des miliants du mouvement.

"L'idée serait de participer à l'élargissement du parti de Jean-Luc Mélenchon en apportant quelque chose de plus axé sur la ruralité et sur les territoires invisibles. Arnaud Montebourg se disait le candidat des sous-préfectures, on pourrait apporter cette complémentarité-là", nous explique le conseiller départemental du Calvados, affilié "divers gauche".

Apporter un aspect plus classique et entrepreneurial, plus crédible sur les entreprises et axé "territoires" plutôt que "centres urbains", nous développe-t-on dans l'entourage du mouvement.

"Nous voulons jouer un rôle dans le rassemblement de la gauche et aujourd'hui force est de constater que l'Union populaire est au coeur", conclut Antoine Casini.

Ce dernier nous assure avoir discuté avec Manuel Bompard, le négociateur en chef de l'Union populaire et Bernard Pignerol. Une information que ne nous a pas encore confirmée le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Selon le vice-président de L'Engagement, plusieurs cadres du parti souhaitent comme lui s'ouvrir à l'Union populaire.

Ailleurs dans l'entourage du candidat malheureux de la Remontada, la nouvelle fait grincer des dents. "Je découvre ce rapprochement dans Le Figaro", nous confie un proche d'Arnaud Montebourg.

"Dans ces moments-là, certains veulent faire les choses dans leur coin. De la part d'Antoine Casini, ça ne m'étonne pas, il a déjà appelé à voter Mélenchon au premier tour", nous glisse cette même source.

Le laisser-faire d'Arnaud Montebourg

La sénatrice PS Laurence Rossignol, interrogée sur le sujet, rappelle que le parti à la rose envisage plutôt une coalition et non un ralliement pur et dur. Et Jérome Durain de son côté d'insister: "je prône une discussion avec toute la gauche." Discuter et se mettre d'accord sur un programme commun, grand oui. Se fondre derrière un logo et derrière un seul leader, pas vraiment.

"Je rappelle que Jean-Luc Mélenchon n'est pas au deuxième tour et qu'il ne peut pas se comporter comme tel", lance un autre parlementaire.

Arnaud Montebourg, le président du mouvement L'Engagement ne participerait pour le moment à aucune discussion, nous affirment plusieurs personnes de son entourage. Selon son vice-président, "il prend du recul, ne veut pas s'immiscer pour le moment" et laisse les mouvements se faire. D'après un proche cité par Le Figaro, l'ancien ministre de l'Économie "reconnaît" toutefois "l'incroyable performance de Jean-Luc Mélenchon" et "est attentif à ce qu'il se passe."

Hortense de Montalivet