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Législatives

Élisabeth Borne ne prévoit pas de solliciter la confiance des députés lors de son discours devant l'Assemblée

Les députés ne devraient pas avoir à se prononcer après le discours de la Première ministre le 5 juillet prochain. Matignon a hésité jusqu'au bout, signifiant qu'elle n'avait aucune certitude d'obtenir les 287 voix lui accordant la confiance.

Le suspense est levé. Après avoir beaucoup hésité, Élisabeth Borne ne devrait finalement pas solliciter la confiance de l'Assemblée nationale après son discours de politique générale le 5 juillet prochain, d'après le Journal officiel.

C'est cette publication quotidienne qui émane des rangs de l'État et qui répertorie tous les jours les décrets officiels qui a éventé la nouvelle en communiquant le programme de la convocation du Parlement.

"Je n'ai pas tranché"

La locataire de Matignon avait déjà ouvert la porte à cette décision ces derniers jours

"Je n'ai pas réellement tranché ce point, on va regarder ce point" avait-elle répondu, jeudi dernier, hésitante, sur LCI.

Ce choix s'explique par la configuration de l'Assemblée nationale. La majorité du parti présidentiel n'est que relative à l'issue du second tour des élections législatives. La coalition Ensemble dispose de 245 sièges, sur les 577 de l'Hémicycle, où 133 députés de la Nupes et 89 élus du RN ont notamment fait leur entrée.

Aucune obligation constitutionnelle

Autant dire qu'Élisabeth Borne aurait eu toutes les chances de coaliser les oppositions contre elle et de récolter une majorité de 'non', l'obligeant alors à présenter la démission de son gouvernement. Rien, d'ailleurs, dans la Constitution n'oblige Matignon à se soumettre à l'exercice.

Dans les faits cependant, tous les gouvernements ont depuis 1993 sollicité la confiance de l'Assemblée nationale dans les jours suivant leur nomination. Seuls Michel Rocard, Édith Cresson et Pierre Bérégovoy, entre 1988 et 1993, n'avaient pas sollicité de vote de confiance en raison d'une majorité fragile, une configuration très proche de celle de l'actuel exécutif.

La Première ministre peut cependant changer d'avis jusqu'au matin du 5 juillet, le jour de sa déclaration, qui selon le même décret ne portera pas non plus le nom de déclaration de politique générale. Il suffira alors de changer le décret du Journal officiel.

Marie-Pierre Bourgeois