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Départementales: large victoire pour l'UMP, aucun département pour le FN

Le parti de Nicolas Sarkozy remporte largement ces élections départementales.

Le parti de Nicolas Sarkozy remporte largement ces élections départementales. - ERIC FEFERBERG / AFP

La majorité départementale est désormais à droite. Les électeurs sont retournés aux urnes ce dimanche pour sanctionner le gouvernement. Si l'UMP sort vainqueur de ce scrutin, le Front national poursuit sa progression et le Parti socialiste perd une nouvelle élection.

Le résultat est net et sans appel, selon Manuel Valls lui même. Sur près de 2.000 cantons en France métropolitaine, la droite et le centre en décrochent de 1.137 à 1.157, selon des estimations CSA-BFMTV. De son côté, la gauche en remporte entre 776 et 796 et le Front national n'atteint pas les 50. Voici les cinq éléments à retenir après ces élections départementales et une soirée qui a vu la France vêtir ses départements de bleu. 

> Une large victoire de l'UMP

L'UMP met la main sur la majorité des départements. Le Parti socialiste tenait jusqu'à présent 61 départements et la droite 40. Désormais, la droite et le centre vont présider 68 ou 69 départements, contre 29 ou 30 pour le Parti socialiste. 

Ce scrutin marque une quatrième défaite consécutive de l'exécutif pour un scrutin intermédiaire, après les municipales, européennes, sénatoriales et avant le dernier test pré-présidentielle de 2017, celui des régionales en décembre.

"Ces résultats dépassent de très loin la considération locale. Les Français ont massivement rejeté la politique de François Hollande et de son gouvernement", a réagi le président de l'UMP Nicolas Sarkozy.

> Le FN ne remporte aucun département mais s'implante localement

De son côté, le Front national ne remporte aucun conseil départemental. Une déception ? Oui, l'a confié Marion Maréchal-Le Pen sur l'antenne de BFMTV. Mais une défaite ? Pas tout à fait. Le Front national bénéficie désormais d'une bonne implantation locale, avec des élus dans quatorze départements. Avant ce vote, il n'avait qu'un seul conseiller général. 

C'est dans le Pas-de-Calais que le parti de Marine Le Pen obtient le plus d'élus, avec 12 conseillers départements. Suivent l'Aisne, avec huit élus, puis l'Hérault, le Var et le Vaucluse où six candidats du Front national ont été élus.

Avec ce score, Marine Le Pen impose de plus en plus le tripartisme dans le paysage politique français. Et si ses candidats échouent dans de nombreux cantons, ils étaient présents dans 834 duels et dans 273 triangulaires, ils obtiennent régulièrement des scores très élevés. 

> Le PS perd 29 départements... 

Pour le PS, la déroute est évidente. Le parti du gouvernement conserve 29 ou 30 départements. Et en perd donc 29, cédant ainsi la majorité départementale à l'UMP. 

Une exception, dans ce tableau bien noir pour le PS : la Lozère. En effet, le département de France le moins peuplé, historiquement un bastion de la droite, est ce dimanche le seul à basculer... à gauche.

Le PS peut se consoler avec son axe Sud-Ouest, qui lui reste fidèle. La région demeure une poche de résistance pour la gauche, avec, au sud d'un axe La Rochelle-Montpellier, la quasi-totalité des départements qui restent à gauche.

> ... dont les départements les plus symboliques

Parmi les départements qui basculent à droite, le PS perd les plus symboliques. Ceux qui étaient jusque là tenus par des ténors de Solférino. La Corrèze de François Hollande et l'Essonne de Manuel Valls sont conquises par la droite. Mais l'UMP s'empare également du fief de Ségolène Royal, les Deux-Sèvres, de celui de Laurent Fabius, la Seine-Maritime, de celui de Martine Aubry, le Nord, et de la Saône-et-Loire, terre d'Arnaud Montebourg.

Parmi les gros bonnets du Parti socialistes, Claude Bartolone et Jean-Marc Ayrault s'en sortent bien, conservant respectivement la Seine-Saint-Denis et la Loire-Atlantique. 

> Vers de grandes retrouvailles à gauche ? 

Après cette déroute, plusieurs voix à gauche demandent un rassemblement. Le gouvernement serait prêt à s'ouvrir de nouveau aux écologistes, mais sans changer le fond de sa politique et si l'ensemble des Verts le souhaitent. Autant dire que l'hypothèse est peu probable en l'état. Cela dit, les dirigeants d'EELV doivent retrouver leurs homologues de Solférino ce lundi, à partir de 15 heures, pour faire un bilan de cette campagne. 

Du côté de l'aile gauche du PS, le mouvement "Vive la gauche" réclame également un rassemblement à gauche. Mais plus à gauche que ce que ne fait actuellement le gouvernement. Le courant mené par Christian Paul a publié un texte pour demander à l'exécutif de se tourner vers sa gauche, suggérant un agenda de réforme sur l'année à venir. 

> A voir, à savoir 

Cette élection a aussi ses petites anecdotes. Parmi celles à retenir : une égalité parfaite dans l'Orne (où le binôme le plus âgé l'emporte), l'unique candidat FN sortant n'a pas été réélu, des coups de feu tirés à Bastia devant une permanence électorale, trois ministres en lice, tous réélus, et une nouvelle plainte du FN contre SOS-Racisme

Et parmi les séquences à ne pas rater, voici le coup de gueule de Jérôme Guedj, président sortant du département de l'Essonne, la joie de Bernadette Chirac, qui voit la Corrèze revenir à droite, et Valérie Pécresse qui nous confie que les "I love you" du gouvernement ne suffisent plus, qu'il faut des preuves d'amour.

A voir ici : 

https://twitter.com/ivalerio Ivan Valerio Directeur des rédactions digitales BFM-RMC