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Dieudonné: "provocations méprisables" ou "liberté d'expression"?

Dieudonné M'Bala M'Bala lors d'une conférence de presse en septembre 2010.

Dieudonné M'Bala M'Bala lors d'une conférence de presse en septembre 2010. - -

Alors que Manuel Valls s'apprête à diffuser une circulaire aux préfets dans le but d'interdire les spectacles de Dieudonné, la classe politique réagit, entre condamnation et rappel du principe de liberté d'expression.

Comment réagir face à la "polémique Dieudonné"? Manuel Valls a-t-il raison de vouloir faire interdire ses spectacles, soutenu par François Hollande? Politiques de tous bords se déchirent sur la décision du ministre de l'Intérieur. Mais la condamnation des propos de Dieudonné M'Bala M'Bala est quasi-unanime.

Pour Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l'UMP, "il a créé ce business autour d'une dérive sectaire selon laquelle il existerait un complot juif. Ce qu'il dit, notamment sur les chambres à gaz, sont des provocations misérables et donc méprisables. Tout ce qu'il dit est moralement insupportable et pas forcément pénalement condamnables".

Mais pas question pour autant de faire interdire ces spectacles, explique sur Europe 1 le confondateur du mouvement de la Droite forte. "Manuel Valls est tombé dans le panneau en faisant de la publicité gratuite à un provocateur qui ne demandait que cela. Le rôle d'un ministre de l'Intérieur n'est pas d'agiter les peurs".

"On accepte ce qui nous plaît et ce qui nous plaît pas"

De son côté, le sénateur UMP Roger Karoutchi estime sur France Info qu'il faut clarifier la formule chère à Dieudonné, qui, pour se défendre des accusations d'antisémitisme, s'affirme comme antisioniste.

Quand Dieudonné "dit qu'il est anti sioniste et pas antisémite, je n'ai pas souvenir que 'chambres à gaz' soit anti sioniste. C'est de l'antisémitisme primaire et au-delà. Toutes les déclarations, tous les gestes vont dans ce sens. Quand au grand débat: faut-il interdire les spectacles, je ne sais pas si le ministre de l'Intérieur en a le pouvoir juridique".

Vice-président du FN, Florian Philippot a pour sa part une vision claire du débat: "je défends un principe extrêmement clair en république : la liberté d'expression et l'état de droit", a-t-il expliqué sur BFMTV. "Un autre humoriste a traité tous les électeurs du Front national de 'fils de pute'. On est allé devant la justice, il y avait une diffamation, on a gagné. Mais jamais, il ne nous a effleuré l'esprit de demander l'interdiction de ses spectacles. C'est comme ça la liberté d'expression: on accepte ce qui nous plaît et ce qui nous plaît pas".

A. K. avec AFP