BFMTV
Politique

Des "tireurs dans le dos": Mélenchon revient sur les départs de LFI

Jean-Luc Mélenchon le 25 juin 2019 à l'Assemblée Nationale

Jean-Luc Mélenchon le 25 juin 2019 à l'Assemblée Nationale - Dominique Faget - AFP

Les critiques pleuvant sur le fonctionnement interne de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon revient, sur son blog, sur les départs de cadres LFI: "Je voyage dans la vie avec des bagages moins lourds: le dégoût pèse moins lourd que l’amertume".

Dans un texte posté sur son blog vendredi, Jean-Luc Mélenchon, président du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale, revient sur les nombreuses critiques en interne et les récents départs du parti: "Je voyage dans la vie avec des bagages moins lourds: le dégoût pèse moins lourd que l’amertume".

Les frondeurs pointés du doigt

Il qualifie de "tireurs dans le dos", les signataires de la tribune publiée dans le JDD mardi 18 juin, qui dénoncent "l’effondrement de l’espoir porté par LFI". "La difficulté pour encaisser le choc du mauvais résultat [des européennes] a été aggravée par les gesticulations de quelques responsables internes particulièrement indélicats", écrit Jean-Luc Mélenchon.

Plusieurs départs récents parmi les cadres LFI, accompagnés de critiques du mouvement, ont affaibli le parti, déjà diminué par l'échec aux européennes. Dernièrement Charlotte Girard, figure LFI, a quitté le mouvement début juin. Ce "sans un coup de téléphone, un mail, un SMS ou quoi que ce soit qui tienne compte de ce que je prenais pour une amitié de longue date", selon le député LFI.

Il revient également sur les départs de "la queue de comète des fractions de Djordje Kuzmanovic, François Cocq, (Andréa) Kotarac, Thomas Guénolé et compagnie". Selon le leader LFI, ils "ont profité de leur position interne (acquise comment?) pour dénigrer le Mouvement, insulter le travail de ceux qui le font vivre dans un effort ridicule pour se rendre intéressant".

"De grâce: assez de coups tordus, de ruptures de relations personnelles sans crier gare, de tribunes absconses et de critiques sans fondement pour le seul bonheur de voir son nom dans le journal", écrit-il encore.

Clémentine Autain épargnée et la nouvelle structure vantée

Seule épargnée (bien qu'un rien moquée), Clémentine Autain, députée qui a remis en cause l'attitude du mouvement plusieurs fois, mais ne l'a pas quitté: "Je suis en désaccord complet avec sa proposition de retour aux formules politiques du passé qui ont échoué", écrit Jean-Luc Mélenchon, "mais je respecte son opinion et je pourrais même lui souhaiter bonne chance si je ne craignais pas de faire rire mes lecteurs qui savent comme moi quel sera le destin de cette formule politique archaïque".

Le leader LFI annonce ensuite avoir "abrogé la totalité de la liste des responsabilités" du parti. Ainsi "les nommés sont dénommés", ce qui représente plus de 50 personnes selon lui. LFI se dote donc d'une nouvelle structure qui sera, selon Jean-Luc Mélenchon "totalement maîtresse de son organisation". Il rappelle au passage qu'il "n’exerce aucune responsabilité au Mouvement".

"Mon rôle est consubstantiel au mouvement", notamment parce que "c'est moi qui étais candidat à la présidentielle", avait-il toutefois lancé devant 240 cadres et militants réunis au bois de Vincennes, dimanche.

Une salve anti-médias

Cette situation est en partie due aux médias, écrit Jean-Luc Mélenchon, qui se lance, avec ce texte, dans une nouvelle salve anti-journalistes. Certains, non-nommés, sont caractérisés de "purs militants anti-FI consacrant toute leur énergie à me diaboliser".

Il attaque "des éditorialistes, des rubriquards agissant en militants politiques, la guirlande habituelle des pseudos-experts de plateaux de télévision se sont donc mobilisés pour exiger mon départ."

Selon lui, les commentaires médiatiques sur son parti empêchent d'améliorer la situation. "Quand Le Monde se vante 'd’avoir pu se procurer' une 'note interne', il rend impossible toute discussion 'interne'", écrit le leader, à propos de textes de membres du parti diffusés par le quotidien. Dans la dernière, ils dénonçaient le fonctionnement du mouvement où n'existe, selon eux, "aucune véritable instance de décision collective".

Salomé Vincendon