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"C'est intenable": dans l'Oise, un maire menace d’arrêter de payer les factures d’électricité de sa ville

Des pylônes électriques (photo d'illustration)

Des pylônes électriques (photo d'illustration) - Ye Aung Thu - AFP

"On n'a pas de trésor de guerre, on doit voter un budget à l'équilibre", explique le maire communiste de Montataire Jean-Pierre Bosino. Il dénonce la hausse des prix et réclame l’aide du gouvernement.

Le maire communiste de Montataire, commune de 13.600 habitants près de Creil dans l'Oise, a menacé ce lundi "d'arrêter de payer" l'électricité de sa ville si rien n'est fait pour soulager les collectivités face à la hausse des prix, craignant une "multiplication par quatre" des factures.

"Là, c'est impossible. Comment je trouve les 1,9 million d'euros qui manquent? Quel service je ferme? J'arrête la restauration scolaire, je ferme la mairie trois jours par semaine?", a interrogé Jean-Pierre Bosino, dans un communiqué.

"On n'a pas de trésor de guerre, on doit voter un budget à l'équilibre", lance-t-il.

Une facture qui pourrait être multipliée par quatre

Face à l'envolée des prix de l'électricité sur le marché de gros, qui a dépassé vendredi les 1000 euros le mégawattheure (MWh), contre 85 il y a un an, la facture de la ville pourrait passer en 2023, à l'échéance du contrat actuel, "de 600.000 euros à 2,5 millions d'euros", a encore expliqué l'élu.

Contrairement aux particuliers, "les collectivités territoriales sont soumises au prix du marché à partir d'un certain niveau de budget et d'agents. Aujourd'hui, c'est intenable! Il faut revenir au tarif régulé", plaide Jean-Pierre Bosino.

"C'est parce qu'un bien essentiel a été livré à la Bourse que nous en sommes là. La spéculation sur l'électricité et le gaz coûte au plus grand nombre mais rapporte beaucoup à quelques-uns", déplore-t-il

"Si rien n'est fait par le gouvernement" pour soulager les collectivités, "on ne paiera plus les factures, et j'appelle toutes les collectivités frappées par ce phénomène à faire de même", lance le communiste.

Le fonds vert doté d'1,5 milliard d'euros destinés aux collectivités pour les "aider dans l'accélération de leur transition écologique", "c'est du flan", juge encore Jean-Pierre Bosino. "Bien sûr qu'il faut œuvrer à cette transition, mais on devra de toute façon continuer à éclairer nos rues, nos écoles, faire fonctionner les services informatiques..."

A.G avec AFP