Bruno Retailleau, un filloniste à la tête des sénateurs UMP
Bruno Retailleau, filloniste et ancien proche de Philippe de Villiers, s'est emparé jeudi à 53 ans de la tête du groupe UMP au Sénat, face à deux piliers du parti, le très sarkozyste Roger Karouchi et l'ancien ministre Gérard Longuet.
Pourtant Bruno Retailleau, également président du conseil général de Vendée, n'est adhérent à l'UMP que depuis... février 2012, même s'il était auparavant déjà apparenté au groupe UMP au Sénat. Il avait été aussitôt nommé secrétaire national de l'UMP.
Dans l'ombre de Philippe de Villiers
Auparavant, il avait effectué sa carrière dans l'ombre de Philippe de Villiers, alors tout-puissant patron de la Vendée. Il est repéré par celui-ci dès l'âge de 16 ans, alors que, bénévole, il participe comme cavalier au spectacle du Puy-du-Fou qu'a créé Philippe de Villiers. Ce dernier lui confiera plus tard la mise en scène du spectacle et la direction générale adjointe de la radio locale Alouette. Bruno Retailleau présidera aussi la société du Grand Parcours du Puy-du-Fou, qui gère le parc d'attractions associé au spectacle.
Entré en politique en 1988 comme conseiller général Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers, il arrive à l'Assemblée nationale en 1994, à 33 ans, après le départ de celui-ci au Parlement européen, puis au Sénat en 2004.
L'un des chefs de file contre la loi sur le mariage pour tous
De 1998 à 2004, il est vice-président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, où il travaille avec François Fillon. Ce dernier lui propose en 2009 le poste de secrétaire d'Etat à l'Economie numérique dans son gouvernement, déclenchant l'ire de Philippe de Villiers qui s'y oppose de tout son poids.
Les deux hommes se brouillent alors. Après avoir été expulsé de l'organisation du Puy-du-Fou fin 2009, Bruno Retailleau annonce qu'il n'est "plus sur la même longueur d'ondes" que Philippe de Villiers et quitte le MPF au printemps 2010. Mais c'est finalement Philippe de Villiers qui jette l'éponge et démissionne du conseil général en constatant que ses soutiens personnels étaient désormais moins nombreux que ceux de son dauphin. Bruno Retailleau prend alors la tête du département.