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Politique

Bernard Tapie en politique: une vie de Mitterrand à Sarkozy

Chef d'entreprise à succès et patron de l'OM victorieux de la Ligue des champions en 1993, Bernard Tapie a en parallèle connu une brève carrière politique qui le mènera notamment au poste de ministre de la Ville du gouvernement Bérégovoy mais aussi sur les bancs de l'Assemblée nationale.

Face au FN, "je reviens en politique". Cet homme si sûr de lui, c'est Bernard Tapie. "Le résultat des régionales est incontestablement un signal d’alarme qui doit alerter tous ceux qui ont l’envie et la compétence d’apporter des réponses aux problèmes du pays", martèle l'homme d'affaires dans les colonnes du Journal du dimanche. Et si son nom a été ces dernières années associé au litige avec le Crédit lyonnais sur la revente d'Adidas en 1994, l'ancien président de l'Olympique de Marseille n'est pas un novice en politique.

Dans les années 90 sa trajectoire fulgurante, avec l'appui de François Mitterrand, a marqué une époque. L'ancien président de la République, entre 1981 et 1995 était fasciné, du moins amusé, par l'éloquence et le culot de Bernard Tapie. Les deux hommes, qui se voient à l'Elysée régulièrement, ont été présentés par le publicitaire Jacques Séguéla dans les années 80.

Adversaire de Jean-Marie Le Pen

Elu député en 1989, dans les Bouches-du-Rhône, il devint ministre de la Ville du gouvernement Bérégovoy en 1992. Un poste qu'il est contraint de quitter trois mois plus tard, empêtré dans l'affaire Toshiba. A cette époque, ce qui plait le plus à François Mitterrand c'est son rejet viscéral de Jean-Marie Le Pen et du Front national. La campagne agitée lors des européennes de 1994 le prouve alors que sa liste Energie radicale obtient plus de 12%... et gêne aussi les listes socialistes conduites par Michel Rocard. 

Durant cette période, Bernard Tapie découvre aussi le milieu politique et les attaques personnelles qui resurgissent ce dimanche quand certains, notamment du côté de Les Républicains et du FN, jugent que son retour sonne comme une vengeance personnelle. Dans les années 90, ce sont les cadres du PS qui ne ménagent pas leur peine contre sa personne. Il sera notamment, à son grand regret, écarté de la course à la mairie de Marseille en 1995.

Soutien de Sarkozy en 2007 et 2012

"Monsieur Tapie n’a jamais été ma tasse de thé. Je n’ai pas l’impression d’appartenir au même monde" que lui déclare par exemple l'ancien Premier ministre Pierre Mauroy. Mais le touche-à-tout connu pour son franc-parler et ses prises de positions tranchées reviendra dans le champ politique en 2007 pour soutenir... Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle face à Ségolène Royal. Il le soutiendra à nouveau en 2012 face à François Hollande, promettant aussi ne plus vouloir remettre les pieds en politique.

Trois ans plus tard, à 72 ans, son ambition intrigue. Mais à la question de savoir s'il sera candidat à la présidentielle de 2017, Bernard Tapie botte en touche: "Chaque chose en son temps". Pourtant, il presse et aucune autre élection n'est au programme.

S.A.