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Politique

Attentat à Nice: la droite cible le gouvernement

Après l'attentat de Nice jeudi soir, la droite met en cause la responsabilité du gouvernement, qui n'a pas fait assez pour empêcher une possible attaque.

Alors que l’état d’urgence devait être levé le 26 juillet prochain, François Hollande a annoncé sa prolongation pour trois mois suite à l’attentat de Nice jeudi soir, ainsi que le déploiement de la réserve opérationnelle pour “venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes”.

A droite, plutôt qu’un discours d’unité nationale, c’est la critique contre l'exécutif qui domine au lendemain de l'attaque qui a fait au moins 84 morts. Christian Estrosi, le président les Républicains de la région PACA et ancien maire de Nice, accuse le gouvernement d’avoir fait la sourde oreille à chaque fois qu’il a “alerté” ou “demandé des renforts ou de nouvelles lois”.

“Comment est-il possible qu’un homme seul ait pu commettre l’irréparable au moment où les plus hautes autorités du gouvernement et de l’Etat nous disent qu’il s’agit d’un attentat terroriste. J’exige des réponses et qu’on ne me réponde pas comme d’habitude ‘laissons faire une commission d’enquête’.”, s’est plaint Christian Estrosi.

Juppé en campagne

Le maire de Bordeaux Alain Juppé a, lui, dénoncé un manque d’effectifs. Sur RTL, il a estimé qu’”il faut prendre les mesures nécessaires pour intensifier la lutte contre la guerre qui nous a été déclarée” et pointé du doigt au gouvernement des “failles” et des “lacunes”.

“Si tout les moyens avaient été pris, le drame n’aurait pas eu lieu. Il faut faire mieux, il faut faire plus. La dernière commission d’enquête parlementaire auprès des attentats de novembre l’a montré, il faut que les pouvoirs publics interviennent davantage dans ce domaine pour mieux coordonner nos services de renseignements”, a-t-il jugé.

“Il suffit d’un lance-roquette” juge Guaino

Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a considéré que le gouvernement n’en fait pas assez pour lutter contre la menace terroriste. Invité de France Info, il a assuré que la France “doit réagir avec d’autres armes”. “Nous sommes en guerre contre la barbarie islamiste, donc il faut utiliser les armes de la guerre pour obtenir la victoire”.

Même son de cloche chez Henri Guaino, qui suggère que le gouvernement n’a pas suffisamment fait bon usage de l’état d’urgence. “Il faut s’en servir pour multiplier les perquisitions administratives, ce qu’on n’a pas fait puisqu’on a arrêté après un mois et demi de perquisition intensive”, a-t-il déploré. Le député des Yvelines a souhaité que les militaires de l’opération Sentinelle fassent usage d’armes de guerre en cas de menace.

“Nous avons normalement des militaires armés d’armes de guerre. Il suffit de mettre un militaire avec un lance-roquette à l’entrée de la promenade des Anglais et puis il arrêtera le camion”, a-t-il lâché.

Sur Twitter, Eric Woerth met lui aussi en cause la responsabilité du gouvernement en se demandant "quand allons-nous passer à l'action?".

Renforcer les services de renseignement

A côté, plusieurs souhaitent voir les services de renseignement renforcés. Dans un post Facebook, François Fillon rappelle que "le rapport de la commission parlementaire a clairement montré que notre dispositif n'était pas optimum". Il souhaite que "tout l'arsenal législatif" soit utilisé "pour mettre hors d'état de nuire ceux qui ont un lien avec l'Etat islamique" et que "l'état d'urgence soit réellement appliqué".

F. H.