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Politique

"Arrêtez de nous faire les poches": colère de Xavier Bertrand contre la baisse des dotations

Le président de la région des Hauts-de-France s'adresse avec virulence au gouvernement sur notre antenne. Xavier Bertrand ne comprend pas que l'Etat retire 450 millions d'euros de crédits aux régions.

"J’essaie de vous le dire le plus calmement possible. J’en ai marre. J’en ai marre de travailler avec un Etat qui n’est plus capable de tenir parole." Xavier Bertrand, président LR de la région des Hauts-de-France, avait du mal à contenir son exaspération ce matin sur notre antenne.

Les présidents de régions réunis en congrès à Orléans ont en effet eu confirmation par le Premier ministre, qui s’adressait à eux ce jeudi, que leurs collectivités subiraient une baisse de 450 millions d’euros de dotations en 2018. Soit 40 à 50 millions de crédits en moins pour une région comme les Hauts-de-France, selon son président Xavier Bertrand. Des fonds destinés à accompagner le développement économique des collectivités.

Xavier Bertrand s’est alors directement adressé au gouvernement :

"Vous ne savez pas nous donner 1 euro de plus, d'accord, on a compris. Mais de grâce, arrêtez de dire que les déficits en France, c'est de la faute des élus" (…) Arrêtez de nous bloquer. Arrêtez de nous faire les poches. Laissez-nous bosser", a ainsi réagi Xavier Bertrand, sèchement.

Les présidents de région en fronde

La suppression de 450 millions d'euros de crédits est globalement jugée inacceptable et injuste par les patrons de régions. Ceux-ci y voient également le non-respect des engagements pris par l'Etat. Le Premier ministre se défend: il s'agissait, selon lui, d'"un fond exceptionnel qui, par nature, n'avait pas vocation à devenir pérenne".

Qu’à cela ne tienne. Les régions ont décidé de se retirer de la Conférence des territoires mise en place par Emmanuel Macron, organisation rassemblant toutes les collectivités locales et leurs associations et qui doit se réunir en décembre.

"Comment entrer en discussion sur des sujets importants si l'on n'a pas d'abord la confiance?", s'est justifié le président de Régions de France, Philippe Richert (LR), lors d'une conférence de presse commune des présidents de régions.

Cédric Cousseau