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"A côté de la plaque": Roussel et Rossignol tancent Piolle après l'autorisation du burkini dans les piscines à Grenoble

Fabien Roussel, du PCF, à Paris, le 28 avril 2022

Fabien Roussel, du PCF, à Paris, le 28 avril 2022 - Thomas COEX © 2019 AFP

"Crétins", "à côté de la plaque", "les Français en ont marre": Laurence Rossignol et Fabien Roussel ont vivement critiqué ce mercredi la décision d'Éric Piolle d'autoriser le port du burkini dans les piscines municipales à Grenoble.

Après Taha Bouhafs, le burkini? Depuis que les différents partis de gauche se sont réunis sous l'étiquette de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes), clamant un accord "historique", des divisions apparaissent.

Dernière dissension en date: le port du burkini dans les piscines municipales, autorisé à Grenoble après un vote serré en conseil municipal ce lundi. Cette décision du maire écologiste Éric Piolle suscite de nombreuses critiques. Et les balles ne sont pas tirées que par la droite ou l'extrême droite.

"Il est tombé dans un piège"

"Mais quel crétin", a ainsi réagi Laurence Rossignol, la vice-présidente socialiste du Sénat, ce mercredi matin sur France 2, estimant que l'édile isérois est "à côté de la plaque" et que cette mesure "pollue incontestablement la campagne".

"Ce n'est pas une décision féministe, ce sont des associations politiques qui portent ça, il est tombé dans un piège", a-t-elle ajouté.

Cette décision est notamment soutenue par Alliance Citoyenne, une association regroupant plusieurs syndicats et à l'origine d'actions coup de poing pour militer en faveur du port du burkini dans les piscines grenobloises depuis 2019.

Invité d'Europe 1, Fabien Roussel est allé dans le sens de Laurence Rossignol. Le secrétaire national du Parti communiste a ainsi accusé Éric Piolle de faire du burkini "une affaire nationale".

"Les Français en ont marre qu'on leur parle de ça alors qu'ils aimeraient qu'on leur parle de solutions pour leur pouvoir d'achat", a complété le chantre des "jours heureux", reprenant un refrain entonné tout au long de sa campagne pour la dernière présidentielle.

Sur FranceInfo, son ancien directeur de campagne et adjoint à la mairie de Paris, Ian Brossat, a préféré diriger ses attaques vers les opposants à la Nupes, plutôt que sur le maire de Grenoble.

"Ce n’est pas Éric Piolle qui a décidé d’en faire un grand débat national, c’est un certain nombre de gens, notamment à droite, à l’extrême droite, y compris au gouvernement avec Monsieur Darmanin, qui ont décidé d’en faire un grand sujet de polémique", a-t-il expliqué.

En citant Gérald Darmanin, Ian Brossat faisait référence à la décision ce mardi du ministre de l'Intérieur de "donner l'instruction au préfet de déférer en "déféré laïcité", la délibération permettant le port du "burkini" et, le cas échéant, d'en demander le retrait".

Ce même mardi, Julien Bayou, secrétaire national des Verts, a apporté son soutien à Éric Piolle. "C'est légal, c'est conforme à l'état de droit, ne vous en déplaise, ça n'a rien à voir avec la laïcité", a-t-il avancé sur FranceInter. Et le candidat aux législatives dans la 5e circonscription de Paris d'indiquer qu'il '"souhaite que les femmes musulmanes puissent exercer leur religion, se baigner et qu'elles subissent moins d'injonctions à se vêtir ou se dévêtir".

Baptiste Farge