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Politique

2017: au Zénith, Sarkozy s'attaque au "déclassement" de la France

Pour son premier grand meeting de campagne, au Zénith de Paris, Nicolas Sarkozy a souhaité frapper un grand coup contre son principal rival à droite, Alain Juppé. S'en prenant au "déclassement" de la France et à l'inaction du gouvernement, le candidat à la primaire de la droite espère remonter dans sondages.

"La République c'est l'autorité." Rapidement, Nicolas Sarkozy rebondit sur l'attaque de policiers à Viry-Châtillon. Le respect pour le policier. Ce qui s'est passé à Viry-Châtillon est un scandale", lance le candidat à la primaire de la droite devant le public de son meeting au Zénith de Paris. Le ton est donné.

En difficulté dans les sondages, Nicolas Sarkozy mise beaucoup sur son passage au Zénith, ce dimanche, qui constitue son premier grand meeting de campagne depuis l'annonce de sa candidature. Pour rattraper Alain Juppé, toujours donné vainqueur de la primaire, le candidat s'est largement épanché sur le "déclassement" vécu, selon lui, par une majorité de Français.

Sarkozy contre le "déclassement"

Jeunes, salariés et ruraux... Toutes les catégories de la société française ont vécu, ces dernières années, un "déclassement" plus fort que dans d'autres pays européens, souligne l'ancien président de la République. 

"Le déclassement c'est la jeunesse française qui est 2 fois plus au chômage que les Britanniques, 3 fois plus que les Allemands", "ce sont ces millions de travailleurs qui ont vu le mépris avec lequel le pouvoir leur a confisqué les heures supp", "ce sont tous ces quartiers dont ont fini par ne plus assumer le nom, de peur d'être stigmatisé".

S'en prenant au bilan de François Hollande, le candidat déroule ses thèmes de campagne habituels.

Des référendums au coeur d'une ligne sécuritaire

Crise des migrants, communautarisme, autorité, terrorisme... Nicolas Sarkozy se replace sur sa ligne sécuritaire. S'il est réélu président, il assure qu'il proposera le 18 juin 2017, un référendum sur la rétention administrative et préventive des fichés S.

Cette mesure, défendue à droite, est pourtant impossible à mettre en place rappelait François Molins, en septembre dernier. Le procureur de Paris assurait: "Il ne peut y avoir de détention préventive en dehors d'une procédure pénale. C'est le socle de l'Etat de droit".

Le candidat à la primaire de la droite s'en est pris à ceux qui sont défavorables à l'usage du référendum. 

"Je solliciterai l'avis des Français par le référendum car cela sera à eux de décider (...). Regardez-les, écoutez-les. En appeler au peuple! Quel scandale! Quel populisme! Et puis, en plus, ce serait impossible", a-t-il dit en désignant "les juristes, les spécialistes, l'Etat de droit, le Conseil d'Etat...".

Vendredi, Nicolas Sarkozy proposait aussi un référendum sur la suspension "de l'automaticité du regroupement familial". Des consultations que Jean-François Copé a jugé "pas réalistes" sur C8 dimanche. 

Sarkozy toujours derrière Juppé

Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting publié dimanche, Alain Juppé creuse l'écart des intentions de vote au premier tour de la primaire (39%, contre 31%) depuis la semaine marquée par la diffusion d'un documentaire sur Bygmalion - dossier dans lequel le parquet a requis le renvoi en procès de Nicolas Sarkozy - et la publication du livre à charge de son ancien homme de confiance, Patrick Buisson

Sonnant comme une attaque directe à l'attention de son rival, Nicolas Sarkozy lance qu'on "ne rassemble pas en esquivant". 

"Quand on esquive on ne dit pas grand chose, quand on ne dit pas grand chose, on se prépare à rien faire. Je veux l'alternance forte, pas l'alternance molle. Je ne veux pas une primaire de la droite, du centre et de la gauche."

L'ancien président remonte et devance Alain Juppé auprès des sympathisants de droite hors FN (39% contre 35%). Les deux candidats vont encore s'affronter pendant plusieurs semaines, avant le premier tour de la primaire prévu le 20 novembre prochain.

M.L. avec AFP