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Politique

Nicolas Sarkozy veut organiser un référendum sur l'automaticité du regroupement familial

Invité de France 2 ce vendredi soir, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il souhaitait organiser un référendum sur la suspension du caractère automatique du regroupement familial.

Invité de France 2 ce vendredi soir, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il souhaitait organiser un référendum sur la suspension du caractère automatique du regroupement familial. L'ancien chef de l'Etat propose d'organiser ce référendum le jour du deuxième tour des élections législatives, le 18 juin 2017.

"Est-ce qu'on continue avec le regroupement familial?", a-t-il interrogé, y voyant "une question centrale". "L'explosion démographique que connaît l'Afrique qui va doubler de population en 30 ans (...) fait que nous ne pourrons plus, de mon point de vue, accepter l'automaticité du regroupement familial pour les étrangers non communautaires", a-t-il argumenté. 
"Je propose de suspendre l'automaticité du regroupement familial pour les étrangers non communautaires", a déclaré Nicolas Sarkozy avant d'annoncer sa décision de mettre en place un référendum sur ce sujet.

Une date déjà fixée

"Je poserai par référendum cette question le jour du deuxième tour des législatives", a-t-il poursuivi. Interrogé sur sa rivalité avec Alain Juppé, Nicolas Sarkozy en a profité pour dévier et introduire cette question du référendum. 

Dans son livre-programme, publié au mois d'août, Tout pour la France, la candidat évoquait déjà sa volonté de suspendre le regroupement familial, une des mesures phares de son programme en matière d'immigration.

Juppé s'y oppose, Le Maire propose de durcir les règles

Cette position en particulier a été attaquée par son grand rival dans la course à la primaire, Alain Juppé.

"A mes yeux, ce n'est pas une attitude humaine. Je pense qu'il faut le maintenir à condition que la personne qui souhaite faire venir sa famille puisse justifier d'un revenu du travail", déclarait-il à propos du regroupement familial dans un entretien au Figaro, fin août.

Parmi les autres candidats à la primaire de la droite et du centre, Bruno Le Maire, lui, se situe entre les positions de Nicolas Sarkozy, pour la suspension, et celle d'Alain Juppé, qui s'y oppose. L'ancien ministre souhaite "durcir" les conditions du regroupement familial, comme il l'explique dans son "contrat présidentiel", un volume de 1.000 pages présenté mi-septembre lors d'un meeting qui a consacré sa rentrée à Sète.

Environ 23.000 personnes concernées par le regroupement

Selon les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, le regroupement familial concerne environ 23.000 personnes étrangères par an (23 785 pour l'année 2015, 23 099 en 2014). En intégrant les chiffres des arrivées dans le cadre es "liens personnels et familiaux", qui sortent du cadre du regroupement familial, on arrive à 39.000 personnes environ.

Une réalité bien lointaine de celle évoquée par certains hommes politiques, dont Eric Woerth, qui soutient Nicolas Sarkozy dans sa course pour la primaire, et évoquait "une centaine de milliers de personnes" sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin le 24 août dernier. 

Charlie Vandekerkhove