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Police-Justice

Un homme condamné à dix ans de prison pour être parti faire le jihad en emmenant sa fille de 18 mois

Meriam Rhaiem et sa fille Assia accueillies par Bernard Cazeneuve à l'aéroport de Villacoublay, le 3 septembre 2014

Meriam Rhaiem et sa fille Assia accueillies par Bernard Cazeneuve à l'aéroport de Villacoublay, le 3 septembre 2014 - KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Hamza Mandhouj a été condamné ce mardi pour association de malfaiteurs à visée terroriste et soustraction d'enfant par ascendant.

Hamza Mandhouj, un Franco-tunisien de 29 ans, a été condamné mardi à Paris à dix ans de prison pour avoir rejoint un groupe jihadiste en Syrie en emmenant avec lui sa fille de 18 mois, enlevée à sa mère.

Le tribunal correctionnel, qui a condamné le prévenu pour association de malfaiteurs à visée terroriste et soustraction d'enfant par ascendant, a assorti cette peine d'une période de sûreté de moitié.

La procureur avait requis une période de sûreté des deux tiers, la peine maximale, en raison "de son ancrage radical", "des risques qu'il a fait encourir à son jeune enfant", "du chantage atroce qu'il a fait subir à sa mère".

"But terroriste"

Il y a dans ce dossier "un conflit conjugal auquel se superpose une volonté de participer au jihad armé", avait résumé la représentante de l'accusation, et "emmener sa fille pour pouvoir s'établir définitivement en Syrie" s'inscrivait dans son "but terroriste".

Le 14 octobre 2013, l'individu radicalisé, sur le point de divorcer, était passé chez ses beaux-parents chercher sa fillette Assia, 18 mois. Il ne l'avait jamais ramenée.

Il était parti en Turquie puis, en décembre 2013, avait rejoint son frère en Syrie au sein du groupe d'Oumar Diaby, l'un des principaux recruteurs français de jihadistes, affilié au Front al-Nosra, organisation jihadiste en lutte contre le régime de Bachar al-Assad.

"Proximité avec Oumar Diaby"

Il a assuré n'avoir jamais combattu et expliqué avoir été chargé de la répartition de la nourriture au sein du groupe. Il bénéficiait toutefois d'une "certaine proximité avec Oumar Diaby", a offert un "soutien logistique à la venue de nouveaux candidats" et incité de jeunes mineures à venir en Syrie, avait insisté la procureur.

La mère de l'enfant s'était rendue fin août 2014 avec son frère en Turquie et avait convaincu son ex-mari de lui rendre Assia dans un hôtel près de la frontière syrienne. Il avait été interpellé et l'enfant avait pu retrouver sa mère, dix mois après leur séparation.

C. P. avec AFP