BFMTV
Terrorisme

Parti faire le jihad en Syrie avec sa fille de 18 mois, Hamza Mandhouj jugé à Paris dès ce lundi

Meriam Rhaiem et sa fille Assia accueillies par Bernard Cazeneuve à l'aéroport de Villacoublay, le 3 septembre 2014

Meriam Rhaiem et sa fille Assia accueillies par Bernard Cazeneuve à l'aéroport de Villacoublay, le 3 septembre 2014 - KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Hamza Mandhouj comparaît à partir de ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs à visée terroriste et soustraction d'enfant par ascendant. En 2013, il avait enlevé sa fillette de 18 mois et était parti faire le jihad avec elle en Syrie.

En 2013, il était parti faire le jihad en Syrie après avoir enlevé sa fillette de 18 mois, récupérée dix mois plus tard à la frontière turque. Une affaire qui avait fait grand bruit l'année suivante quand Mériam Rhaiem, la mère de la fillette, avait mobilisé la presse et exhorté les autorités françaises à considérer son enfant comme la "plus jeune otage française". Cinq ans après les faits, le Français Hamza Mandhouj est jugé lundi et mardi par le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs à visée terroriste et soustraction d'enfant par ascendant.

Le 14 octobre 2013, comme tous les lundis, son ex-mari Hamza Mandhouj, un jeune homme radicalisé dont elle était séparée depuis plus d'un an, avait gardé leur fille. Mais il ne l'avait jamais ramenée chez elle. Après lui avoir fait établir un passeport, il avait emmené la petite Assia en Turquie et, une fois sur place, avait plusieurs fois appelé son ex-épouse en lui demandant de le rejoindre, ce qu'elle n'a jamais envisagé. En décembre 2013, il avait décidé de passer la frontière turco-syrienne avec la fillette pour gagner les rangs du Front al-Nosra, groupe jihadiste en lutte contre le régime de Bachar al-Assad.

Selon une source proche du dossier, il y avait rejoint son frère Mohamed Ali au sein du groupe d'Oumar Diaby, l'un des principaux recruteurs français de jihadistes. En dépit des mises en garde des autorités françaises sur la dangerosité d'un tel périple, Mériam Rhaiem s'était finalement rendue fin août 2014 avec son frère en Turquie. Elle y avait rencontré son ex-mari dans un hôtel à Hatay, près de la frontière syrienne. Celui-ci avait été interpellé par les autorités turques et elle avait pu récupérer son enfant, après plus de dix mois de séparation. 

Le combat d'une "mère courage"

Toutes deux étaient rentrées en France le 3 septembre 2014, accueillies à leur descente d'avion sur la base militaire de Villacoublay par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve. Hamza Mandhouj "a emmené cette enfant sur le théâtre des opérations jihadistes en Syrie", avait déclaré le ministre. Estimant que la fillette était "tous les jours menacée", il avait salué l'action d'une "mère courage".

Selon la source proche du dossier, Hamza Mandhouj, expulsé par les Turcs fin octobre 2014 et mis en examen en France dans la foulée, a reconnu avoir emmené la fillette en Syrie, "dans des villes frontalières" avec la Turquie. "C'est moi qui suis sorti de Syrie pour remettre ma fille à sa mère", avait-il insisté lors d'une audience de procédure par visioconférence cet hiver. 

Au cours de l'enquête, il a affirmé ne pas avoir combattu mais avoir été chargé de la répartition de la nourriture au sein du groupe jihadiste, dont il était aussi le trésorier. Marié à deux femmes sur place, il sera également jugé pour avoir encouragé plusieurs jeunes filles à venir en Syrie.

Me.R. avec AFP