Tuerie de Chevaline : le délicat interrogatoire de Zainab al-Hilli, 7ans

Le témoignage de la fille aînée de la famille assassinée en Haute-Savoie pourrait être crucial pour la suite de l'enquête. Mais interroger une enfant traumatisée nécessite des précautions.

Dans l'affaire de la tuerie de Chevaline, la rescapée de sept ans, Zainab, a été sortie du coma artificiel ce dimanche. Elle est l'unique témoin à pouvoir peut-être décrire la scène et le ou les assaillants. Mais la fillette a reçu des coups extrêmement violents à la tête et une balle dans l'épaule. Si son corps a en partie récupéré, son audition sera particulièrement délicate selon les professionnels.

Une nécessaire mise en confiance

Pour Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny, recueillir le témoignage d’un enfant sous le choc est une mission délicate qui nécessite de la préparation. Après une longue phase d’observation, les enquêteurs devraient tout faire pour rassurer Zainab et la mettre à l’aise. L'enquêteur sera assisté d'un psychologue et devra attendre le feu vert des médecins. Toujours sous sédatifs après deux opérations, Zainab devrait être entendue directement dans sa chambre d’hôpital.

En plus du témoignage oral de la fillette, les gestes de cette dernière, autrement dit le langage non-verbal fera également l'objet d'un attentif décryptage. Comme le prévoit la loi, cette audition sera enregistrée et se déroulera en plusieurs courtes séances, afin de ne pas épuiser la fillette.

Brune Daudré