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Police-Justice

Théorie du genre: une vidéo mettant en cause une enseignante retirée de Youtube

Une capture d'écran de la vidéo, dans laquelle une responsable locale du collectif accusait une institutrice.

Une capture d'écran de la vidéo, dans laquelle une responsable locale du collectif accusait une institutrice. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le mouvement Journée de Retrait de l'Ecole avait mis en ligne, sur Youtube, une vidéo accusant une institutrice d'Indre-et-Loire d'inciter des enfants à des attouchements. Le rectorat de l'Académie a obtenu son retrait de la plateforme en ligne.

Le rectorat de l'Académie d'Orléans-Tours a obtenu le retrait par le site YouTube d'une vidéo du mouvement Journées de Retrait de l'Ecole (JRE) mettant en cause une institutrice de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), a-t-on appris mardi auprès du rectorat. Lorsque l'on tente de visionner la vidéo, un message indique qu'elle "a été supprimée, car son contenu ne respecte pas les conditions d'utilisation de YouTube".

La veille, le rectorat avait annoncé avoir porté plainte pour diffamation contre JRE suite à une vidéo diffusée par sa présidente locale, accusant une institutrice de l'école maternelle Blotterie de Joué-lès-Tours d'avoir incité deux enfants à se livrer à des attouchements.

Poursuites judiciaires engagées

Les services de l'académie avaient également indiqué avoir "engagé des recours pour interdire au plus vite la diffusion de cette vidéo diffamatoire". "Une demande en ce sens avait été adressée par la direction académique d'Indre-et-Loire auprès du procureur de la République", a indiqué mardi une porte-parole du rectorat, en se félicitant de ce retrait rapide du site de partage de vidéos.

L'institutrice, ainsi que la directrice de l'école maternelle Blotterie à Joué-les-Tours, ont également engagé des poursuites judiciaires. La mère de l'enfant âgé de 3 ans, dont les propos rapportés par JRE sont à l'origine des accusations du mouvement contre l'institutrice, ne s'est pas présentée mardi, comme convenu, au commissariat pour déposer plainte, a-t-on appris auprès du parquet. D'origine tchétchène, elle ne parle pas français et devait faire sa déposition en présence d'un interprète agréé, a expliqué le parquet.

"Soutien total" du rectorat à l'enseignante

"Les enquêteurs ont tenté de la joindre sur son téléphone portable, mais c'est Farida Belghoul (la responsable nationale de JRE, NDLR) qui a décroché. Elle a refusé de donner le téléphone à la mère en assurant qu'elle ne déposera plainte qu'une fois qu'elle aura pris un avocat", a indiqué Cécile Ancelin, substitut du procureur de La République de Tours, chargée des mineurs.

Le rectorat a assuré l'enseignante et l'équipe pédagogique de l'école de son "soutien total", en dénonçant un "montage" et des "propos diffamatoires tenus par la présidente du collectif local des Journées de Retrait de l'Ecole".

Vidéo relayée sans preuve

Dalila Hassan, présidente du collectif JRE d'Indre-et-Loire, n'est pas parent d'élève de l'école, a précisé le rectorat en relevant que la vidéo diffusée était "relayée sur les réseaux sociaux (...) sans apporter la moindre preuve de ces allégations".

Les services de l'académie ont souligné qu'il n'y a "pas d'éducation au genre" dans les écoles du département. "L'académie d'Orléans-Tours ne fait pas partie des académies pilotes pour l'expérimentation ABCD de l'égalité" (le programme visant à transmettre aux élèves la culture de l'égalité entre filles et garçons, NDLR), ont-ils rappelé.

A.S. avec AFP