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Terrorisme

Projet d'attentat déjoué: l'ancien patron de Reda Kriket n'a "rien vu venir"

Reda Kriket a été condamné en 2015 par la justice belge.

Reda Kriket a été condamné en 2015 par la justice belge. - Capture BFMTV

Reda Kriket, interpellé jeudi dernier à Boulogne-Billancourt, est soupçonné d'avoir préparé un projet d'attentat qui visait la France. Sa garde à vue a été une ultime fois prolongée de 24 heures ce mardi.

Reda Kriket est vu aujourd'hui comme l'homme par qui le pire aurait pu arriver. Interpellé jeudi dernier à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, il est soupçonné par les services de renseignement français d'avoir mis en place un projet d'attentat pour viser la France. Entendu dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) depuis jeudi dernier, sa garde à vue a été une nouvelle et dernière fois prolongée de 24 heures ce mardi.

De petit délinquant à recruteur jihadiste en passant par braqueur, Reda Kriket semble avoir un passé qui n'aurait pas éveillé les soupçons. Le Figaro a recueilli le témoignage de l'ancien employeur du terroriste présumé. C'était au début des années 2000, et le patron l'assure: il n'a "rien vu venir".

Magouilles

Le patron du commerce situé en Ile-de-France a recruté Reda Kriket par "l'Anpe" (aujourd'hui Pôle emploi). A cette époque, le jeune homme lui donne entière satisfaction. Ponctuel, serviable, discret, pendant deux ans tout se déroule sans accroc. Au moins d'un point de vue professionnel. "Je voyais bien qu'il magouillait", rapporte le responsable du commerce qui en veut pour exemple les "vêtements de marque" que le jeune homme portait.

Reda Kriket fréquente bel et bien des réseaux délinquants. En 2003, il participe à une expédition punitive dont la victime, enlevée, séquestrée puis tabassée, a failli en mourir, comme le raconte Le Parisien. A la même période semble-t-il, son employeur voit débarquer dans son commerce la police, venue arrêter Reda Kriket pour "trafic de faux billets". Les magouilles se poursuivent pour l'employé, de nouveau inquiété par la justice en 2011. Il est une nouvelle fois condamné, cette-fois-ci pour cambriolage. 

Financement d'une filière jihadiste

Entre-temps pourtant, son patron a accepté de le reprendre, à la demande du père du jeune homme. Ce qu'il accepte, n'ayant jamais rencontré de difficultés avec Reda Kriket. Cette nouvelle expérience ne dure que quelques semaines. "Du jour au lendemain, je n'ai plus eu de nouvelles", se souvient le patron. Il tente tant bien que mal de recontacter sa famille, sans succès.

Peu d'éléments sur le parcours de Reda Kriket ont été communiqués. Il semblerait qu'il ait quitté la France pour la Belgique en 2011. Il est alors domicilié à Ixelles, une commune résidentielle de Bruxelles, avant de partir faire le jihad en Syrie en 2014. A ce moment-là, un mandat d'arrêt international est lancé par la France à son encontre. En décembre 2015, il est condamné par la justice belge à dix ans de prison pour sa participation à une filière de recrutement de jihadistes, menée par Khalid Zerkani. Reda Kriket était lui accusé de financer cette nébuleuse en reversant une partie de ses braquages et de ses recels.

J.C.