Khalid Zerkani, le recruteur dans l’ombre des attentats de Paris et Bruxelles

L’opération anti-terroriste menée jeudi à Argenteuil a permis l’arrestation de Reda Kriket, soupçonné de préparer un projet d'attentat. Comme Abdelhamid Abaaoud ou Najim Laachraoui il gravitait dans la "mouvance Zerkaoui", un recruteur de jihadistes qui avait implanté son réseau à Molenbeek

Il est décrit par la justice comme "le plus grand recruteur" de jihadistes en Belgique. Actuellement en prison, Khalid Zerkani, 42 ans affiche parmi ses recrues des noms connus dans les attentats de Paris et Bruxelles.

Parmi eux, Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh morts dans l'assaut de Saint-Denis après les attentats du 13 novembre. Najim Laachraoui, l'un des kamikazes de l'aéroport de Zaventem ou encore Reda Kriket, arrêté jeudi à Argenteuil faisaient eux aussi partie de la même filière. Il aurait joué un rôle important dans le financement de cette mouvance, reversant une partie de ses braquages au groupe.

"Il symbolise un peu le passage entre les anciens et les nouveaux, tous les anciens jihadistes des réseaux belges qui ont réussi à embrigader avec leur aura importante d’ancien d’Afghanistan des jeunes recrus", analyse auprès de BFMTV Marc Trévidic, ancien juge antiterroriste.

Cette toile de jeunes jihadistes, Khalid Zerkani l'a tissée et implantée à Molenbeek. La filière est surveillée dès 2012, mais le coup de filet a lieu deux ans plus tard. Entre temps, les membres du réseau multiplient les allers-retours en Syrie. En tout, une vingtaine de personnes, dont des familles entières sont parties rejoindre cette terre de jihad.

"Certains reviennent, ils sont engagés soit dans des activités logistiques soit dans des attentats, certains font les deux", explique Jean-Louis Bruguière, ancien juge anti-terroriste. 

Un rôle de recruteur qu'il réfute

En juillet dernier, à l'ouverture du procès de la nébuleuse Zerkani à Bruxelles, seuls 13 des 32 prévenus sont présents. Dans le cadre de ce procès, Reda Kriket et Abdelhamid Abaaoud ont été condamnés par contumace. 

Condamné à 12 ans de prison ferme, Khalid Zerkani a fait appel de sa condamnation. Lors de son procès en appel, en février dernier, il avait de nouveau réfuté son rôle de prédicateur et de recruteur. "Je refuse d'être qualifié de jihadiste. Je suis une personne pacifiste" avait-il alors déclaré, rapporte RFI. Le parquet a requis 15 ans de prison à son encontre, la justice belge doit rendre sa décision le 14 avril prochain. 

C. B avec Mélanie Bontems