Maryse Wolinski: "Chérie, je pars à Charlie Hebdo" et après, plus rien
"Je me souviens encore de la phrase de mon mari: 'Chérie, je pars à Charlie Hebdo' et après plus rien." Au micro de BFMTV, Maryse Wolinski n’a pas oublié ses derniers échanges avec son mari, le dessinateur Georges Wolinski, victime de la tuerie de Charlie Hebdo le 7 janvier dernier. "Il est tombé avec ses frères, notamment Cabu, et il est tombé le crayon à la main." Aujourd’hui, elle tente de se reconstruire. "Vous savez, j’ai vécu 45 ans avec Georges Wolinski. C’est très difficile de ne plus avoir le regard amoureux de cet homme, de ne plus avoir sa présence, de savoir que sa planche à dessin est désormais veuve."
L'indemnisation, une priorité
La FENVAC, qui célèbre aujourd’hui ses 20 ans, l’accompagne dans son deuil. "L’association cherche justement à remettre de l’ordre dans ce qui a été bousculé dans la vie. Au départ, ce sont naturellement des mots de soutien et très vite, ce sont des actions." La fédération aide aussi les familles des victimes à organiser leur indemnisation. "C’est important d’être indemnisé. Il s’agit d’un attentat. Il y a une perte morale comme naturellement une perte financière aussi."
"C'est une véritable guerre"
De l’immense émotion qu’ont provoquée les attentats, elle veut retenir un espoir: la fraternité. "J’espère que ça va continuer. J’espère qu’il y aura cette unification qu’on a senti lors de la marche." Elle souhaite également que la mort de son mari et de ses collègues ne reste pas vaine. "J’aimerais surtout qu’il n’y ait plus de failles comme il y en a eu une à Charlie Hebdo, que tout le monde puisse être protégé et que l’on puisse aller de l’avant face à ce terrorisme terrible. C’est une véritable guerre."
Une guerre qui n'a pas fini de la hanter. "Je ne pense pas du tout à l'avenir parce que j'ai beaucoup de démarches à réaliser et je veux les mener à bien. Donc je vis dans ce présent qui me ramène toujours à la scène de la fusillade que j'imagine chaque soir avant de dormir."