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Terrorisme

Le tueur de la Préfecture de police adhérait à "une vision radicale de l'islam"

Avant de passer à l'acte, Mickäel Harpon et son épouse ont échangé plus d'une trentaine de SMS, tous

Il s'agit sans doute des dernières traces écrites laissées par Mickaël Harpon, auteur de l'attaque meurtrière perpétrée le 3 octobre au sein de la Préfecture de police de Paris. Moins de deux heures avant de passer à l'acte, le tueur a échangé 33 SMS avec son épouse. Entre 11h21 et 11h50, comme l'a précisé ce samedi le procureur de la République du parquet national antiterroriste, Jean-François Ricard. Lequel détaille ensuite:

"Au cours de cet échange, l'auteur des faits a tenu des propos a connotation exclusivement religieuse, qui se sont terminés par ces deux expressions: 'Allah Akbar', puis, 'suis notre prophète bien-aimé Muhammad et médite le Coran'."

Selon le procureur, aucun de ces SMS n'était explicite sur la nature de l'acte criminel que Mickaël Harpon s'apprêtait à commettre jeudi. Une demi-heure après l'échange, le fonctionnaire de police s'en est allé acheter les deux couteaux censés servir pour le meurtre de ses collègues. 

Justification de l'attentat de Charlie Hebdo

Cet échange de SMS avec son épouse précise toutefois autre chose au sujet de l'auteur de la tuerie, dont le motif jihadiste a commencé à émerger dès vendredi. Selon le procureur Jean-François Ricard, des témoignages recueillis dans le voisinage de Mickaël Harpon affirment que ce dernier a également tenu des propos à connotation religieuse à son domicile, durant la nuit précédant l'acte. 

"La poursuite des investigations a permis de faire apparaître des contacts entre l'auteur des faits et plusieurs individus susceptibles d'appartenir à la mouvance islamiste salafiste."

Mickaël Harpon aurait, selon d'autres témoignages, adhéré à "une vision radicale de l'islam", religion à laquelle il s'est converti. Plusieurs éléments attesteraient de ce glissement idéologique, explique le procureur:

"D'abord, son approbation de certaines exactions, commises au nom de cette religion; son souhait de ne plus avoir certains contacts avec les femmes; sa justification auprès d'un collègue de travail des attentats commis dans les locaux du journal Charlie Hebdo en 2015; son changement d'habitudes vestimentaires depuis quelques mois, enfin, l'intéressé abandonnant toute tenue occidentale au profit d'une tenue traditionnelle pour se rendre à la mosquée."

Ces changements comportementaux du tueur de la Préfecture de police ont justifié, entre autres et après "examen rigoureux et approfondi de chacun des éléments recueillis", la saisie du parquet national antiterroriste. Jean-François Ricard précise par ailleurs que Mickaël Harpon avait bien l'intention avérée de "mourir au cours de son acte", en martyr donc. 

Jules Pecnard