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Terrorisme

La mère d'un jihadiste français jugée pour "financement du terrorisme"

La mère d'un jihadiste tué en août 2016 comparaît ce mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour "financement du terrorisme". Elle nie avoir eu connaissance des projets de son fils.

Pour la première fois, la mère d’un jihadiste comparaît pour "financement du terrorisme". Ce mardi après-midi, les magistrats du tribunal correctionnel de Paris s’attelleront notamment à déterminer si Nathalie Haddadi était au courant des projets de son fils.

Des accusations que cette mère de famille réfute formellement: "Je donnerais le reste de ma vie pour le prendre dans mes bras 5 minutes, pensez-vous vraiment que je l’aurais envoyé mourir? Qu’une mère ferait ça?", demande-t-elle dans un témoignage recueilli par BFMTV.

Son fils Abbes Bounaga se radicalise lors d’un passage à la maison d’arrêt de Strasbourg en 2015. A sa sortie de prison, Nathalie Haddadi tente de l'éloigner de cet environnement, mais son fils préfère partir en Malaisie. Il lui envoie des dernières photos de Kuala Lumpur, en avril 2016.

Il affirme ensuite s’être fait agresser et réclame de l’argent à sa mère, qui lui envoie alors 2.000 euros.

"Je dois le laisser tomber? C'est mon fils, je ne peux pas"

"Il n’a pas d’argent, il a besoin de manger, il se fait agresser, il va à l’hôpital. Je fais quoi? Je dois faire quoi? Je dois le laisser tomber? C’est mon fils, je ne peux pas. Mais loin de moi l’idée qu’il allait à un moment ou un autre rejoindre l’Etat islamique', affirme-t-elle avec véhémence.

Son fils rejoint pourtant la Syrie quelques semaines plus tard, pour combattre dans les rangs de Daesh. Il sera tué en août 2016, à 21 ans.

"On n’a pas assez de recul pour comprendre que les parents des jihadistes sont aussi victimes. On est tout de suite jugés", regrette-t-elle.

Elle comparaît ce mardi après-midi au côté de son fils cadet et d’un ami d’Abbes. Ils risquent tous les trois 10 ans de prison.

L.A., avec Cécile Danré et Julien Jacquet