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Terrorisme

La famille du chef d'entreprise décapité en Isère s'estime oubliée

La famille d'Hervé Cornara ne comprend pas qu'il n'ait pas reçu la Légion d'honneur.

La famille d'Hervé Cornara ne comprend pas qu'il n'ait pas reçu la Légion d'honneur. - Philippe Desmazes - AFP

Sept mois après l'assassinat d'Hervé Cornara, le chef d'entreprise décapité à Saint-Quentin-Fallavier, sa famille a le sentiment d'être oubliée. Elle regrette qu'il n'ait pas été décoré de la Légion d'honneur comme les victimes des attentats de Paris.

"Mon mari est mort pour une cause qui n'est pas la nôtre. Quand on écoute les hommages, on a la sensation d'être oubliés", indique Laurence Cornara, la veuve du chef d'entreprise dans une interview à paraître mercredi dans le quotidien Le Progrès. "On parle des attentats de Charlie, de l'Hyper Cacher, de ceux du 13 novembre, mais les autres? Saint-Quentin, la Tunisie?", ajoute-t-elle.

Le fils d'Hervé Cornara s'est lui aussi ému auprès de RTL que son père Hervé ne figure pas dans la dernière promotion de la Légion d'honneur. "Mon père n'est pas sur cette liste alors que c'est une victime comme les autres. C'est quand même le premier homme à se faire décapiter sur le sol français, et je trouve que c'est quand même un événement qui est aussi grave que les autres", a-t-il dénoncé.

"Cette Légion d'Honneur, si elle avait été remise, ça nous aurait vraiment fait du bien. Notre vie a été détruite comme celle des autres victimes, ce n'est pas normal que nous, on soit oubliés", a-t-il déclaré.

Une autre victime oubliée 

Début janvier, les proches d'Aurélie Châtelain, tuée en marge du projet d'attaque avorté d'une église à Villejuif en avril 2015, s'étaient également émus que la jeune femme n'ait pas été décorée de la Légion d'honneur à titre posthume, avant que l'Elysée n'annonce à la famille de la victime vouloir réparer cette omission lors de la prochaine promotion civile à Pâques.

Chef d'entreprise dans le transport implanté dans la banlieue lyonnaise, Hervé Cornara a été tué par l'un de ses employés radicalisés Yassin Salhi, qui s'est suicidé dans sa cellule de Fleury-Mérogis (Essonne) le 22 décembre. Il avait avoué les faits commis le 26 juin 2015. Après avoir tué puis décapité son patron, Yassin Salhi avait placé sa tête sur le grillage d'un site de gaz industriels et l'avait entourée de drapeaux jihadistes avec la profession de foi musulmane. Il avait ensuite repris sa camionnette et était entré en collision avec des bouteilles de gaz, provoquant un explosion, avant d'être maîtrisé par des pompiers arrivés sur place et auxquels il avait lancé: "Allah Akbar".

A l'inverse d'un Mohamed Merah, des frères Kouachi, d'Amédy Coulibaly ou des jihadistes qui ont frappé Paris en novembre, Salhi a toujours contesté toute motivation islamiste, invoquant un différend professionnel avec son patron. Mais pour la justice, le patron de son entreprise de transport, était bien une victime du terrorisme islamiste.

la rédaction avec AFP