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Terrorisme

"L'obus de mortier a tué mon mari", affirme l'épouse de Jean-Michel Clain

Elle affirme que son mari, le jihadiste français Jean-Michel Clain, est mort en Syrie dans un bombardement. Malgré sa peine, Dorothée Maquere ne regrette rien et refuse de rentrer en France, ce pays qu'elle accuse d'avoir tué toute sa famille.

Un bombardement par drone mené par la coalition internationale a tué Fabien Clain, le 20 février, ont indiqué des sources officielles. Son frère, le jihadiste français Jean-Michel Clain, blessé lors de l'attaque, serait mort lui aussi, a assuré mardi à l’AFP Dorothée Maquere, son épouse.

"D’abord on a tué son grand frère et après on a tué mon mari. Deux journées totalement différentes et de différentes manières. Le drone a tué mon beau-frère, et l'obus de mortier a tué mon mari. Ils les voulaient les frères Clain, ils les ont eus", raconte dans un entretien vidéo à l'AFP Dorothée Maquere, vêtue d'un niqab noir. Mais rien ne permet encore de confirmer cette information.

"Je ne demande rien à la France"

Comme des milliers d'autres ayant abandonné la dernière poche de Daesh dans l'est syrien, Dorothée Maquere est arrivée dans une zone contrôlée par les Forces démocratiques syriennes près du village de Baghouz, où sont retranchés les derniers jihadistes. Elle ne souhaite pas retourner en France et n'exprime aucun regret concernant son ralliement au groupe jihadiste.

"La France a commencé à attaquer en premier. On lui a demandé de se retirer, mais elle est restée et les armes françaises ont tué mes enfants. Je ne veux pas rentrer en France, il faut qu’on me laisse tranquille, je ne demande rien à la France", lâche-t-elle.

Dorothée Maquere raconte pourtant un quotidien marqué par les bombardements et pilonné par les frappes aériennes de la coalition internationale emmenée par Washington. Elle soutient que "la France a tué (s)a famille" et partage sa peine concernant la mort des frères Clain. "Ils ne faisaient de mal à personne. Mon mari faisait des chants et mon beau-frère écrivait les textes", prétend-elle.

Un euphémisme pour Me Antoine Casubolo-Ferro, avocat de l’association française des victimes du terrorisme. "Il nous faut taper la France, il est temps de l’humilier. On veut voir de la souffrance et des morts par millier. Voilà ce qu’ils chantaient", a-t-il réagi sur le plateau de BFMTV en lisant un texte chanté par Jean-Michel Clain en avril 2015.

Piliers de la mouvance jihadiste

Fabien Clain, 41 ans, a été identifié par les enquêteurs français comme celui qui a enregistré le message audio revendiquant les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés. Son frère Jean-Michel, 38 ans, a lui été identifié comme l'homme psalmodiant les "anashid", des chants religieux entendus dans cet enregistrement.

Originaires de Toulouse et convertis à l'islam dans les années 1990, Fabien Clain et son frère se seraient radicalisés au début des années 2000. Ces figures de Daesh étaient des piliers de la mouvance de Mohammed Merah, l’auteur de la tuerie 2012 dans une école juive de Toulouse. Ils ont aussi été proches de la cellule ayant perpétré les attentats de Paris en 2015 et ceux de Bruxelles en 2016.

Ambre Lepoivre avec AFP