Attentat en Isère: qui est Sébastien-Yunes, le destinataire du selfie macabre?

Sébastien-Yunes, l'homme à qui Yassin Salhi a envoyé son macabre selfie par le biais d'une messagerie instantanée, vendredi dernier,  compte parmi les quelque 500 personnes Français se trouvant dans les zones de jihad, en Irak et en Syrie. Parti en novembre 2014, ce Franc-Comtois de 30 ans, qui combattrait dans les rangs de l'organisation Etat islamique, connaissait Yassin Salhi depuis 2006.

Qui est l'homme qui a reçu le macabre selfie montrant Yassin Salhi posant avec la tête de son patron, qu'il venait de décapiter, vendredi, à Saint-Quentin-Fallavier, dans l'Isère? Sébastien-Yunes V-Z., un Français âgé de 30 ans, à qui Yassin Salhi a envoyé cette photo par le biais de la messagerie instantanée pour téléphones mobiles WhatsApp, n'avait pas été repéré par les services de renseignement avant son départ pour la Syrie, en novembre dernier.

Le père de Sébastien-Yunes a prévenu la police en décembre de sa disparition un mois plus tôt, et c'est à cette occasion que les services de renseignement se sont intéressés à lui, a précisé une source proche de l'enquête.

Converti à l'islam dans les années 2000

Né à Lure, en Haute-Saône, en 1985, ce technicien en logistique diplômé de l'IUT de Besançon s'est converti à l'islam au milieu des années 2000, adoptant le prénom musulman de Yunes, qu'il a fait inscrire sur sa carte d'identité, précise ce lundi le quotidien régional L'Est Républicain, qui publie une reproduction de ce document.

L'homme a également adopté comme nom d'usage le nom de jeune fille de sa mère, d'origine maghrébine. Cette dernière, de culture musulmane, est décrite comme "occidentalisée" par une source proche du dossier. Les parents sont séparés, mais vivent tous deux en Franche-Comté, a-t-on précisé de même source.

Une rencontre avec Yassin Salhi en 2006

Yassin Salhi, le suspect de l'attentat perpétré vendredi matin dans l'Isère, est lui aussi originaire de Franche-Comté. Les deux hommes se connaissent depuis 2006 et appartenaient l'un comme l'autre à une mouvance islamiste évoluant dans le secteur de Vesoul, Besançon et Pontarlier. Ils ont d'ailleurs quitté tous deux la capitale franc-comtoise à quelques semaines d'intervalle, Salhi étant parti s'installer dans la banlieue lyonnaise.

Après son départ pour la Syrie avec sa compagne et leur petite fille aujourd'hui âgée de deux ans, Sébastien-Yunes a raconté par email à des proches être parti "pour repeupler l'Etat islamique, non pour combattre", selon L'Est Républicain. Mais il a en fait été enrôlé dans une unité combattante, dans le secteur de Raqqa, a-t-on appris de source proche de l'enquête. C'est un parmi d'autres", a répondu une source antiterroriste, interrogée sur l'importance de cet homme dans les rangs jihadistes français.

A.S. avec AFP