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Police-Justice

Rédoine Faïd poursuit sa grève de la faim, ses avocats demandent son hospitalisation

Rédoine Faïd a été condamné en première instance à 18 ans d eprison.

Rédoine Faïd a été condamné en première instance à 18 ans d eprison. - AFP

Les avocats de Rédoine Faïd ont pu rendre visite à leur client à la prison de Vendin-le-Vieil. Jeudi, le braqueur en grève de la faim depuis une semaine a refusé de se présenter devant la cour d'assises de Saint-Omer où il doit être jugé en appel pour le braquage d'un fourgon blindé.

Il a été le grand absent de la journée de jeudi. Au lendemain de son refus d'être extrait de sa cellule pour comparaître devant la cour d'assises de Saint-Omer, Rédoine Faïd poursuit sa grève de la faim et de la soif. Ses avocats lui ont rendu visite ce vendredi matin à la prison de Vendin-le-Vieil où le braqueur est incarcéré au quartier d'isolement de cette prison ultra-sécurisée.

"Il a perdu environ 10 kilos, il est particulièrement faible", a décrit Me Yasmina Belmokhtar, l'une des avocates de Rédoine Faïd.

Jeudi, son absence a concentré l'attention de tous les débats lors de son procès en appel, où il est jugé avec trois autres personnes, pour le braquage à l'explosif d'un fourgon blindé en 2011. L'accusé a d'abord refusé d'être extrait de sa cellule. La présidente de la cour d'assises de Saint-Omer a alors désigné un huissier pour le sommer de venir. Nouveau refus. Ce vendredi matin, un huissier est à nouveau venu le sommer de se présenter devant la justice. Rédoine Faïd a de nouveau refusé d'être extrait.

Incompatibilité de son état de santé avec une comparution

Rédoine Faïd est en grève de la faim et de la soif depuis une semaine. Il dénonce ses conditions de détention alors qu'il est fouillé à nu, qu'il est menotté à chaque déplacement ou qu'il est surveillé en permanente par des caméras et que ses parloirs se font à travers des vitres de plexiglas. Il avait également demandé à être transféré, le temps de son procès pour ce braquage pour lequel il avait écopé de 18 ans de prison en première instance, dans une prison plus proche de Saint-Omer, pour éviter les trajets quotidiens. Demande refusée.

Rédoine Faïd n'a pas subi de nouvelle expertise médicale et n'a pas vu de médecin. Jeudi, Me Frank Berton, autre avocat du braqueur, a lu les conclusions d'une expertise menée mercredi. Elle fait état de l'incompatibilité de l'état de santé de son client avec une comparution devant une cour d'assises. Ses avocats réclament désormais qu'il soit hospitalisé, et vont adresser un courrier en ce sens à la direction de la prison de Vendin-le-Vieil et à la direction interrégionale de l'administration pénitentiaire.

Selon ses avocats, Rédoine Faïd accepte d'être confronté à ses juges mais ne le fera pas dans ces conditions. Il a demandé à ses conseils de ne plus le représenter lors du procès à Saint-Omer, qui se poursuit en son absence. Jeudi soir, la cour a rejeté la demande de renvoi formulée par ses avocats, Me Berton, Belmokhtar et Vigier, qui se sont retirés. Me Belmokhtar a été commise d'office, mais elle a refusé. Elle s'expose désormais à des sanctions.

Justine Chevalier