Propos "antisémites" de Médine: un député Renaissance saisit la justice

"Les propos antisémites [...] sont bien des infractions réprimées pénalement", insiste François Cormier-Bouligeon dans son courrier, plusieurs jours après que le rappeur Médine a qualifié l'essayiste Rachel Khan de "ResKHANpée".

Un nouvel élément dans la polémique qui entoure le rappeur Médine. Le député Renaissance François Cormier-Bouligeon a saisi la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, au titre de l'article 40 du code pénal.

Dans le viseur de l'élu du Cher: des propos, jugés antisémites, tenus le 10 août par Médine sur l'essayiste Rachel Khan, qu'il avait qualifiée, dans un tweet, de "ResKHANpée".

Soit, d'après lui, une "personne ayant été jetée par la place Hip Hop, dérivant chez les social traîtres et bouffant au sens propre à la table de l'extrême-droite". L'artiste s'était ensuite excusé, alors que Rachel Khan est juive et petite-fille de déportés.

"Fausses excuses"

Dans son courrier adressé à la procureure de la République, François Cormier-Bouligeon dénonce une "volonté injurieuse envers la personne de madame Khan et ses origines ainsi qu'envers toute la communauté juive."

Selon lui, "les fausses excuses" du rappeur "ne peuvent l'innocenter".

"Les propos antisémites, et plus largement les propos racistes, ne sont pas des opinions qui entrent dans le champ de la liberté d’expression mais sont bien des infractions réprimées pénalement , insiste-t-il.

Le parlementaire souligne également que le tweet de Médine s'ajoute "à de nombreux propos et attitudes antisémites". Il prend notamment appui sur "plusieurs photographies" où Médine "effectue la quenelle". A ce titre, l'homme de 40 ans a reconnu récemment "une erreur" dans Le Parisien, affirmant qu'il "aurait dû être beaucoup plus ferme dans la dénonciation de la quenelle et du discours de Dieudonné."

Attendu à un débat des écologistes ce jeudi soir

À l'image des critiques fleurissant sur Médine ces derniers jours, lesquelles émanent aussi bien du camp présidentiel que du parti Les Républicains ou de l'extrême droite, François Cormier-Bouligeon accuse également le rappeur de faire "l'apologie du terrorisme islamiste" dans un de ses morceaux ou de "s'oppose[r] aux valeurs de la République".

Le cas du Havrais continue de concentrer les regards, d'autant plus que les insoumis et les écologistes - au prix de divisions pour ces derniers - ont maintenu sa présence à leur université d'été. Le quarantenaire participera à un échange avec Marine Tondelier, patronne d'EE-LV, ce jeudi à 18h45 dans sa ville natale, où les verts ont posé leurs bagages pour trois jours.

Baptiste Farge