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Procès

Six mois de prison pour un Britannique s'étant introduit dans le tunnel sous la Manche

Fin 2018, Eiffage a pris 5% de Getlink, la société qui exploite le tunnel sous la Manche.

Fin 2018, Eiffage a pris 5% de Getlink, la société qui exploite le tunnel sous la Manche. - Philippe HUGUEN / AFP

Rentré côté britannique, ce SDF avait été interpellé et ramené côté français par les services de sécurité. Devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer, il a répété à plusieurs reprises ne plus se souvenir.

Un Britannique de 31 ans a été condamné lundi à six mois d'emprisonnement à Boulogne-sur-mer pour s'être introduit à pied dans le tunnel sous la Manche fin décembre, interrompant le trafic pour un préjudice estimé à 50.000 euros par Eurotunnel.

Refus de coopérer

Cet homme, qui a refusé de confirmer son identité, a été identifié par les autorités comme étant Ryan M., un SDF déjà condamné en Angleterre pour une cinquantaine de délits dont des agressions sexuelles, vols et délits routiers, et qui venait de sortir de prison. Devant le tribunal de Boulogne-sur-mer lundi, il a seulement reconnu être né en 1989 à Manchester.

Le 21 décembre, il avait pénétré à pied dans le tunnel sous la Manche à Folkestone (Angleterre), se dirigeant illégalement vers la France, et contraignant le gestionnaire Eurotunnel à interrompre le trafic. Il avait ensuite été interpellé et ramené côté français par les services de sécurité, avant d'être confié à la police aux frontières du terminal de Coquelles.

Sans apporter aucune explication, le trentenaire avait refusé de coopérer avec les services de police, puis avec les services judiciaires lors d'une comparution immédiate le 23 décembre. Le tribunal avait donc renvoyé l'affaire à ce lundi.

Un préjudice estimé à 50.000 euros

"Ce n'est pas moi.. j'ai été interpellé par les policiers dans la rue et j'étais arrivé à bord d'une voiture", a affirmé lundi ce jeune homme aux cheveux longs et bouclés, refusant de s'expliquer malgré la vidéosurveillance et les témoignages accablants des services de sécurité du tunnel.

"Je me souviens plus", a-t-il assuré à plusieurs reprises, le ministère public soulignant les "incohérences" de son discours.

Me Maxime Cottigny, avocat du prévenu, a lui plaidé pour la relaxe, assurant que son client n'avait "pas compris pourquoi il était placé en garde à vue" et appelant les juges à lui laisser le "bénéfice du doute".

La société Eurotunnel, qui estime avoir perdu 50.000 euros en raison de l'arrêt du trafic, de la suppression ou des retards de nombreux trains, se n'était pas constituée partie civile.

Benjamin Rieth avec AFP Journaliste BFM Régions